Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Thierry Robin
Editeur : Dargaud
Date de parution : Octobre 2010
Prix : 13,50 €
56 pages
Nous sommes le 2 Mars 1953, en URSS. Un concert de musique classique est donné en direct à la radio. Un coup de fil mystérieux est passé au directeur lui demandant de rappeler dans 17 minutes précisemment. Ce dernier s'exécute et se retrouve avec Staline au bout du fil lui demandant un enregistrement du dit concert. Le concert n'ayant pas été enregistré, c'est la panique au sein de la maison de la radio. Staline obtiendra malgré tout son disque mais son écoute provoquera une attaque cérébrale dont il ne se relèvera pas...
Voilà une entrée en matière digne du petit père des peuples ! Ce qu'il exige, il l'obtient même si cela doit se faire au détriment du peuple...
Plus qu'un portrait d'un dictateur, "La mort de Staline" nous plonge dans les méandres du parti communiste et des batailles rangées de sa succession.
Alors que l'homme agonise, les membres du Comité et du gouvernement soviétique se réunissent pour désigner d'un commun accord les médecins qui s'occuperont du chef d'état, personne ne voulant prendre la responsabilité personnelle d'un décès qui le mènerait tout droit à la mort (ou au goulag).
La scène en serait presque risible s'il n'y avait pas en parallèle des luttes de pouvoir qui se font jour entre les différents hommes politiques qui se verraient bien prendre la place d'un homme pas encore mort...
Le lecteur y découvrira, parmi d'autres, Beria qui semble manipuler tout le monde, Khrouchtchev ou bien encore . Chacun chercher à tirer parti de la situation et à tirer la couverture à lui. Des alliances se forment et c'est à celui qui remportera le plus d'adhésion.
Staline, adulé par le peuple russe, finira par mourir seul, soigné sans grand espoir par des médecins recrutés de façon quelque peu rocambolesque, pendant que son fils se vautre dans la luxure.
Voilà un sujet historique traité de façon bien cynique ! Si les faits ne sont pas réels, ils s'appuient néanmoins sur une trame tout à fait réaliste des 2 derniers jours vécus par Staline.
L'album se révèle finalement un bel exercice alliant évènements historiques et fresque tragi-comique.
Le trait réaliste de Robin sert assez bien le propos de l'album dont le scénario ménage de petits passages ironiques comme celui évoqué ci-dessus ou bien encore l'épisode de l'autopsie en plein garage qui se termine en farce absurde !
Bref, un premier tome très intéressant qui dépasse le cadre classique de la fiction historique et apporte une relecture orginale et quelque peu humoristique à un évènement qui l'est bien peu !
Découvrez cette courte série normalement prévu en 2 tomes !