Auteur : Arto Paasilinna
Editions :
Denoël - 2008 - 20€ - 323 pages
Folio - 2009 - 7,70€ - 390 pages
Asser Toropainen est un vieux bouffeur de curé en fin de vie. Pourtant, avant de mourir, il crée une fondation funéraire et demande à son petit-fils Eemeli, d'édifier une église...
Dès lors, Eemeli va consacrer le reste de sa vie au projet de son grand-père.
Aidé de quelques bras vigoureux, Eemeli commence la construction en dépit de l'absence de toute autorisation. Un petit groupe d'écolos se greffe aux travailleurs et la communauté va peu à peu grossir au fil des ans. Ces derniers instaurent une vie saine et sans heurts où chacun apporte sa quote-part au village qui s'organise en mini-état.
Pendant ce temps là, le reste du monde sombre dans la troisième guerre mondiale : pénurie d'essence, de nourriture, salaires non versés, villes ensevelies sous les ordures, ... C'est une véritable apocalypse à laquelle nous assistons et dont seule échappe la communauté de la Fondation Funéraire.
Eglise ancienne de Petajavesi (Patrimoine mondial de l'Unesco)
Débutant dans les années 90, l'histoire de la fondation de Toropainen va se poursuivre jusqu'en 2025.
Nous assistons à la construction de cette petite communauté qui va peu à peu devenir une véritable petite ville enviée par ses voisins.
Basée sur des règles simples et sur des valeurs traditionnelles, ses membres prône l'autosuffisance et refuse toute immiscion de l'état ou des religieux dans leurs affaires.
" On adopta à titre de loi constitutionnelle un ensemble assez souple de dispositions fondées sur le bon sens paysan. "
La communauté prospère et offre à ses membres protection et nourriture en échange de troc ou de travaux d'intérêt général. Elle atteindra même les 15 000 personnes à l'issue du roman !
Le tout sera bien sûr agrémentés de personnages plus atypiques les uns que les autres et de situations rocambolesques comme Paasilinna sait si bien nous offrir !
Les collecteurs d'impôts et les autorités religieuses se font rembarrer de toutes les manières possibles, le pasteur de l'église est une femme, les unions amoureuses sont plus que libres, un avion devant bombarder Madagascar se retrouve en Finlande pour mieux s'écraser, une bombe H qui se retrouve trimballée dans un char à boeufs, New York noyée sous les déchets est abandonnée puis reconstruite à côté,... et j'en passe !
Une vision totalement irréaliste donc et pourtant Paaslilinna, sans donner de leçons, nous pousse à nous interroger sur notre devenir en prônant dans ce roman une vie simple au contact de la nature, loin des tentations de la société de consommation en pleine déliquescence, écologie et autosuffisance. Une belle utopie certes mais dans laquelle piocher quelque peu ne nous ferait pas de mal !
Le roman souffre pourtant de nombreuses longueurs. Bien plus dense que ses autres romans, Le cantique de l'apocalypse joyeuse est constitué aussi de longues phases descriptives qui finissent par epprouver quelque peu le lecteur qui se demande où tout ça va bien le mener.
Pour ma part, je pense que quelques coupes dans ce texte abondant aurait permis d'aller un peu plus à l'essentiel, sans entamer son interêt. Tout le monde ne se passionnera peut-être pas pour les nombreux détails techniques de l'édification de bâtiments en bois...
Dommage, ça gâche un peu le plaisir de la loufouquerie de l'auteur.
L'avis de Mango, Keisha,Tulisquoi, ...
Lecture faite dans le cadre du prixlittéraire des blogueurs