11 décembre 2009
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La petite ile de Shikoku au Japon est célèbre pour son pélerinage religieux. il consiste à effectuer le tour des 88 temples associés à un certain Kukaï. Ce dernier, ancien ermite et moine itinérant, a fondé l'école bouddhique Shingon. Un culte se développa autour de sa personne et entraina une vague de pélerins. C'est ce périple de 1400 kms que Ariane Wilson et son amie Aude ont effectués à pied en près de 2 mois.
Architectes, les 2 jeunes femmes ont créées un abri éphémère, modifiable et transportable pour les accompagner. S'inspirant des traditions du pélérinage, la toile sera blanche comme la veste des pélérins et demandera à être recouverte de calligraphies. En effet, chaque pélerin récolte dans un cahier le tampon et la calligraphie du temple visité, attestant de leur passage. A l'inverse, ils se doivent de laisser un Fuda, petite bande de papier où sont inscrits ses voeux, à l'autel du temple. Pour nos 2 occidentales, ce sera un morceau de leur abri.
C'est donc munie de leur lourd abri et de leur bâton de pélerin qu'Ariane et Aude vont parcourir les chemins japonais de Shikoku. Au gré de leur parcours, nous découvrirons l'histoire de Kukaï l'ermite et des différents courants bouddhiques. Suivant des chemins perdus en foret comme des routes encombrées d'automobiles, les temples se suivent mais ne se ressemblent pas. Les rituels à chaque temple sont immuables même si aujourd'hui le pélérinage peut se faire en bus, en taxi, en voyage organisé ou par petits bouts le week-end. Les marcheurs se voient gratifier de très nombreux Settai, aumône faite au pélerin en argent ou en nourriture qui ne se peut se refuser . L'accepter est signe d'humilité et le donner est comme donner au saint Kukaï et le bénéfice est aussi grand pour le donneur.
Les deux jeunes femmes feront de nombreuses rencontres. Que ce soit des pélerins croisés au cours du chemin, des habitants qui offriront un abri ou un repas, des anges-gardiens qui veillent en silence à indiquer la bonne route, tous donneront la preuve de la gentillesse et de la générosité japonaise.
Le seul bémol de cet ouvrage est peut-être l'absence de ressenti de l'auteur face à un tel voyage. Ariane reste, en effet, assez floue sur les raisons intrinsèques de son pélérinage et nous fait part assez rarement de ses impressions devant l'aspect réflexif et philosophique de sa progression. De même, l'aspect dépassement de soi semble plutôt absent malgré quelques difficultés physiques bénines rencontrées. La relation avec sa compagne de voyage est aussi complètement occultée et nous ne saurons presque rien d'elle.
Ce récit reste avant tout un témoignage original sur un Japon méconnu, ponctué d'une galerie de portraits et d'anecdoctes historiques et culturelles autour du pélerinage de Shikoku.
Une quarantaine de photos sont regroupées dans un cahier central et un glossaire à la fin de l'ouvrage vous éclairera sur certains termes japonais.
Note : ***
Editions Presses de la renaissance - 19€
Objectif PAL : # 7