26 mars 2010
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Auteur : Anonyme
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Traducteur : Jean-Marie Barberá
Date de parution : Novembre 2009
Editeur original : Première édition réalisée à Séville en 1512
par Jacob Cromberger
Deux manuscrits connus, l'un à Madrid, l'autre à Paris
Langue originale : castillan médiéval
Prix : 28 Euros
ISBN: 9782953366419
Pages : 576
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Traducteur : Jean-Marie Barberá
Date de parution : Novembre 2009
Editeur original : Première édition réalisée à Séville en 1512
par Jacob Cromberger
Deux manuscrits connus, l'un à Madrid, l'autre à Paris
Langue originale : castillan médiéval
Prix : 28 Euros
ISBN: 9782953366419
Pages : 576
Le Livre du chevalier Zifar a été écrit à Tolède au 14ème siècle, en langue castillanne. L'édition présente est sa première traduction française ! C'est dire si l'enjeu était de taille. L'éditeur atypique Monsieur Toussaint Louverture s'est emparé de ce texte et nous offre une édition de haute qualité, comme on n'en voit plus aujourd'hui.
La couverture est en maroquin et agrémentée de dorures. A l'intérieur, 2 marque pages-cordon facilitent le repérage. Le papier est de belle densité. Des illustrations signés Zeina Abirached ponctuent la lecture. Le texte est numéroté tous les 5 interlignes. Les notes du traducteur, situés en fin d'ouvrage sont très érudites et apportent d'amples informations sur le contexte d'écriture.
Bref, nous sommes ici face à un travail éditorial de qualité, non dénoué d'humour...
Je ne résiste pas à vous donner la dernière page où on trouve les indications suivantes :
Il nous est rappelé que, dans le prologue de la première édition, l'auteur anonyme enjoignait ses contemporains et les suivants de ne pas hésiter à corriger et à améliorer le texte en question, si nécessaire !
Ainsi donc le travail de l'éditeur et du traducteur ici a été de rendre le plus clair possible un texte difficile qui a déjà subit plusieurs variations. Et je dois dire qu'il s'en est plutôt bien tiré !
Cet étrange récit se découpe en 3 parties de différentes longueurs.
Nous allons suivre tout d'abord un chevalier, Zifar, sa femme Dame Grima, et leurs deux enfants, Roboam et Garfin. Combattant courageux qui se bat avec succès pour son roi, Zifar se traine néanmoins une malédiction bien étonante : tout cheval qu'il monte meurt au bout de 10 jours. Tout ceci demandant de nombreux frais, son seigneur, par des conseils mal avisés, finit par mettre de côté son meilleur chevalier. Zifar décide alors de prendre la route, avec sa famille, pour se déprendre de cette calamité. Pauvre et sans cheval, le chevalier Zifar erre à la recherche de la vérité. Il finit par perdre sa femme et ses enfants, au gré de ses aventures mais pour mieux les retrouver un peu plus tard.
La seconde partie se présente comme les leçons de morale que le chevalier Zifar donne à ses deux fils.
On y trouve les conseils d'un père basés sur le pardon, la justice, la pondérance et tout autre vertu indispensable quand on est fils de roi.
Enfin la dernière partie aborde l'itinéraire d'un des fils de Zifar, Roboam, parti lui-même chercher l'aventure dans des contrées inconnues.
Ce texte se pare de différentes influences : conte, roman picaresque de chevalerie, récit d'initiation, leçons de morale, rhétorique chrétienne, ... On y trouvera des récits dans le récit et de nombreuses digressions.
Si la technique peut déstabiliser au début, on finit par s'y habituer et le lecteur ne devrait pas trop se perdre en route ! Le texte peut s'apesantir longuement sur un moment clé du récit pour mieux abréger les x années qui peuvent suivre.
Entièrement dévoué à Dieu, le chevalier Zifar fera de nombreuses rencontres dont il sortira riche d'enseignements. Son chemin semé d'embuches sera prétexte à de nombreuses situations aussi variés les une que les autres : compte-rendus de batailles héroiques, "anecdoctes" dignes des milles et une nuit où le lecteur est censé en retirer une morale de l'histoire, reine à sauver de l'avidité de ses voisins, réflexions philosophiques...
Nous retrouverons les même élements dans la 3ème partie, où Roboam suivra les traces de son père et se tracera lui aussi un destin de personne héroique.
En effet, il est beaucoup question de filiation dans ce récit. On peut considérer ces deux parties comme symétriques. La deuxième partie, constituée justement des leçons d'un père à ses fils, sert justement de passage de transmission entre les 2 générations.
Le lecteur est donc invité lui aussi à récupérer la sagesse véhiculée dans le récit pour mieux la faire sienne et la transmettre à son tour.
Je dois dire que ce pavé de plus de 500 pages m'a fait très peur et j'y suis entrée un peu à reculons. Je ne suis pas du tout adepte des romans de chevalerie mais j'avais choisi de découvrir ce livre, par suite des louanges d'un ami libraire qui ne me disait que du bien de cet éditeur.
Force est de constater que, au vu de l'immense travail que la traduction a nécessité, ces louanges sont mérités.
Si j'ai beaucoup apprécié la première partie qui a su m'embarquer dans les aventures rocmabolesques du chevalier Zifar, je dois dire pourtant qu'à partir de la 2ème partie et ses leçons de morale, j'ai complètement décrochée... Ces leçons répétitives et brandissant à tout va la force de la foi chrétienne m'ont très vite lassé, au point que j'ai fini par sauter le reste du chapitre. Ces bons conseils qui pour certains restent pourtant fortement contemporains ont finis par être rébarbatif et la distillation de la lecture en plusieurs fois n'y a rien changé.
Du coup, les aventures de Roboam qui font suite, ont été pour moi beaucoup moins attrayants malgré leurs parallèles avec celles de son père. J'avais décroché et pas moyen de m'y replonger...
Il est très difficile pour moi d'estimer un tel texte. Je suis loin d'être spécialiste de roman médiéval et tout en reconnaissant les qualités du texte, le travail de traduction et d'édition, je ne saurais dire avoir pris beaucoup de plaisir à sa lecture.
Je pense que c'est un texte qui n'est pas à aborder de façon "naïve". La très riche et très intéressante postface éclaire grandement le contexte du récit. J'aurais peut-être mieux appréciée ma lecture si je l'avais lu avant. Mais je reconnais aussi que certains éléments ne peuvent êre compris sans lecture...
Vaste dilemme ! Dans tous les cas, la traduction est parfaite et dans un français contemporain et accessible.
Bref, le chevalier Zifar est un texte littéraire un peu hors norme qui demande une lecture soutenue et distillée. Il plaira sans aucun doute aux spécialistes de littérature médiévale et aux universitaires (qui doivent se délecter enfin d'avoir accès à ce texte), comme aux fans de récits picaresque.
Je ne fus pas la lectrice idéale pour ce texte qui reste sans contecte une somme mais je vous invite tout de même à y jeter un oeil, en particulier la première partie qui peut se lire de façon indépendante.
La couverture est en maroquin et agrémentée de dorures. A l'intérieur, 2 marque pages-cordon facilitent le repérage. Le papier est de belle densité. Des illustrations signés Zeina Abirached ponctuent la lecture. Le texte est numéroté tous les 5 interlignes. Les notes du traducteur, situés en fin d'ouvrage sont très érudites et apportent d'amples informations sur le contexte d'écriture.
Bref, nous sommes ici face à un travail éditorial de qualité, non dénoué d'humour...
Je ne résiste pas à vous donner la dernière page où on trouve les indications suivantes :
" L'intérieur de ce livre
a été imprimé sur les presses offsetde france
Quercy à Mercuès, sur du Print Speed Ivoire 90g.
d'une main de 2 et d'un bendsten de 200ml/ min
(il s'agit de la rugosité du papier mesurée par le passage
de l'air sur lui ; plus le courant d'air est faible,
plus la surface du papier est lisse,
remarquable, n'est-ce pas ? )
La toile
qui recouvre le livre est du Skyvertex Ubonga
qui malgré son nom étrange est du plus bel effet "
a été imprimé sur les presses offsetde france
Quercy à Mercuès, sur du Print Speed Ivoire 90g.
d'une main de 2 et d'un bendsten de 200ml/ min
(il s'agit de la rugosité du papier mesurée par le passage
de l'air sur lui ; plus le courant d'air est faible,
plus la surface du papier est lisse,
remarquable, n'est-ce pas ? )
La toile
qui recouvre le livre est du Skyvertex Ubonga
qui malgré son nom étrange est du plus bel effet "
Il nous est rappelé que, dans le prologue de la première édition, l'auteur anonyme enjoignait ses contemporains et les suivants de ne pas hésiter à corriger et à améliorer le texte en question, si nécessaire !
Ainsi donc le travail de l'éditeur et du traducteur ici a été de rendre le plus clair possible un texte difficile qui a déjà subit plusieurs variations. Et je dois dire qu'il s'en est plutôt bien tiré !
Cet étrange récit se découpe en 3 parties de différentes longueurs.
Nous allons suivre tout d'abord un chevalier, Zifar, sa femme Dame Grima, et leurs deux enfants, Roboam et Garfin. Combattant courageux qui se bat avec succès pour son roi, Zifar se traine néanmoins une malédiction bien étonante : tout cheval qu'il monte meurt au bout de 10 jours. Tout ceci demandant de nombreux frais, son seigneur, par des conseils mal avisés, finit par mettre de côté son meilleur chevalier. Zifar décide alors de prendre la route, avec sa famille, pour se déprendre de cette calamité. Pauvre et sans cheval, le chevalier Zifar erre à la recherche de la vérité. Il finit par perdre sa femme et ses enfants, au gré de ses aventures mais pour mieux les retrouver un peu plus tard.
La seconde partie se présente comme les leçons de morale que le chevalier Zifar donne à ses deux fils.
On y trouve les conseils d'un père basés sur le pardon, la justice, la pondérance et tout autre vertu indispensable quand on est fils de roi.
Enfin la dernière partie aborde l'itinéraire d'un des fils de Zifar, Roboam, parti lui-même chercher l'aventure dans des contrées inconnues.
Manuscrit original.
Ce texte se pare de différentes influences : conte, roman picaresque de chevalerie, récit d'initiation, leçons de morale, rhétorique chrétienne, ... On y trouvera des récits dans le récit et de nombreuses digressions.
Si la technique peut déstabiliser au début, on finit par s'y habituer et le lecteur ne devrait pas trop se perdre en route ! Le texte peut s'apesantir longuement sur un moment clé du récit pour mieux abréger les x années qui peuvent suivre.
Entièrement dévoué à Dieu, le chevalier Zifar fera de nombreuses rencontres dont il sortira riche d'enseignements. Son chemin semé d'embuches sera prétexte à de nombreuses situations aussi variés les une que les autres : compte-rendus de batailles héroiques, "anecdoctes" dignes des milles et une nuit où le lecteur est censé en retirer une morale de l'histoire, reine à sauver de l'avidité de ses voisins, réflexions philosophiques...
Nous retrouverons les même élements dans la 3ème partie, où Roboam suivra les traces de son père et se tracera lui aussi un destin de personne héroique.
En effet, il est beaucoup question de filiation dans ce récit. On peut considérer ces deux parties comme symétriques. La deuxième partie, constituée justement des leçons d'un père à ses fils, sert justement de passage de transmission entre les 2 générations.
Le lecteur est donc invité lui aussi à récupérer la sagesse véhiculée dans le récit pour mieux la faire sienne et la transmettre à son tour.
Je dois dire que ce pavé de plus de 500 pages m'a fait très peur et j'y suis entrée un peu à reculons. Je ne suis pas du tout adepte des romans de chevalerie mais j'avais choisi de découvrir ce livre, par suite des louanges d'un ami libraire qui ne me disait que du bien de cet éditeur.
Force est de constater que, au vu de l'immense travail que la traduction a nécessité, ces louanges sont mérités.
Si j'ai beaucoup apprécié la première partie qui a su m'embarquer dans les aventures rocmabolesques du chevalier Zifar, je dois dire pourtant qu'à partir de la 2ème partie et ses leçons de morale, j'ai complètement décrochée... Ces leçons répétitives et brandissant à tout va la force de la foi chrétienne m'ont très vite lassé, au point que j'ai fini par sauter le reste du chapitre. Ces bons conseils qui pour certains restent pourtant fortement contemporains ont finis par être rébarbatif et la distillation de la lecture en plusieurs fois n'y a rien changé.
Du coup, les aventures de Roboam qui font suite, ont été pour moi beaucoup moins attrayants malgré leurs parallèles avec celles de son père. J'avais décroché et pas moyen de m'y replonger...
Il est très difficile pour moi d'estimer un tel texte. Je suis loin d'être spécialiste de roman médiéval et tout en reconnaissant les qualités du texte, le travail de traduction et d'édition, je ne saurais dire avoir pris beaucoup de plaisir à sa lecture.
Je pense que c'est un texte qui n'est pas à aborder de façon "naïve". La très riche et très intéressante postface éclaire grandement le contexte du récit. J'aurais peut-être mieux appréciée ma lecture si je l'avais lu avant. Mais je reconnais aussi que certains éléments ne peuvent êre compris sans lecture...
Vaste dilemme ! Dans tous les cas, la traduction est parfaite et dans un français contemporain et accessible.
Bref, le chevalier Zifar est un texte littéraire un peu hors norme qui demande une lecture soutenue et distillée. Il plaira sans aucun doute aux spécialistes de littérature médiévale et aux universitaires (qui doivent se délecter enfin d'avoir accès à ce texte), comme aux fans de récits picaresque.
Je ne fus pas la lectrice idéale pour ce texte qui reste sans contecte une somme mais je vous invite tout de même à y jeter un oeil, en particulier la première partie qui peut se lire de façon indépendante.
" Bienheureux est donc celui qui a su endurer avec patience toutes les pertes de ce monde. "
Les avis des autres blogueuses : Keisha, Folfaerie, Acro,
Je tiens à remercier BOB et les Editions MonsieurToussaint Louverture pour cette découverte hors-norme !
De plus cette lecture entre parfaitement dans le cadre du challenge Classiques de Marie L !
Je tiens à remercier BOB et les Editions MonsieurToussaint Louverture pour cette découverte hors-norme !
De plus cette lecture entre parfaitement dans le cadre du challenge Classiques de Marie L !