9 mars 2010
2
09
/03
/mars
/2010
12:30
Auteur : Aki Shumazaki
Editeur : Actes Sud
Date de parution : 1999.
Réédition en 2009
Poche Babel en 2005
Prix : épuisé / 12,04€ / 5,50 Euros
Note : 4 / 5
"Il y a des cruautés qu'on n'oublie jamais.
Pour moi, ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique."
Editeur : Actes Sud
Date de parution : 1999.
Réédition en 2009
Poche Babel en 2005
Prix : épuisé / 12,04€ / 5,50 Euros
Note : 4 / 5
"Il y a des cruautés qu'on n'oublie jamais.
Pour moi, ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique."
Yukiko est une survivante de la bombe atomique. Alors qu'aujourd'hui, elle est mère et grand-mère, elle n'a jamais voulu parler de ce qu'elle avait vécu à Nagasaki à sa famille. Peu après sa mort, sa fille découvre une lettre laissée à son intention ainsi qu'une deuxième adressé à un homme qu'elle ne connait pas et dont elle est chargé de retrouver la trace. Elle y découvre alors ce que sa mère lui avait toujours caché, un secret douloureux porté depuis tant d'années.
Ce premier opus de la série "Le poids des secrets" porte effectivement bien son nom.
A travers cette lettre adressée à sa fille, Yukiko va nous raconter son enfance et son adolescence dans un Japon menacé par la guerre. La menace nucléaire est plus que sérieuse et les enfants sont même envoyés à la campagne où le risque était moindre semble-t'il. Hélas...
" Quand j'habitais à Nagasaki, j'ai rencontré des catholiques. Nagasaki est bien connue pour ses croyants. Un jour, une jeune fille catholique de mon école m'a dit, d'un air très sérieux : « Les Américains sont chrétiens. S'ils trouvent des croix dans notre ville, ils passeront sans faire tomber les bombes. » Je lui ai dit aussitôt : « Pour eux, les Japonais sont des Japonais. » Et la bombe atomique est tombée en face d'une église. "
La bombe tombe bien sur Nagasaki et nous la revivrons ainsi à travers les yeux de la jeune Yukiko qui y échappe par hasard. Les conséquences humaines sont légèrement évoquées quand la jeune fille retourne dans son quartier sur une route où de nombreuses victimes lui demandent de l'aide.
" La vallée était couverte de gens gémissant et criant "De l'eau!" Des enfants hurlant partout "Maman ! Maman !" Je trouvais des visages déformés, des corps brûlés ou déjà morts sur la terre. Dans la rivière, des cadavres flottaient en passant devant moi. La vallée de la mort. (...). Dans la rue je vis un homme sous un toit effondré. Quand on essaya de le secourir en le tirant par la main, son bras se détacha ".
Pourtant, au delà du drame national que va entrainer cette bombe, c'est aussi à un drame familial que nous allons assister. Yukiko découvre un secret qu'elle n'aurait pas du connaitre et son destin en restera marqué, au point de la conduire à un acte violent que je vous laisse découvrir.
Nous découvrirons le poids de la tradition qui est encore bien présent dans les familles où les convenances tiennent lieu de règles de vie. Convenances qui sont bien sûr bafouées dans le secret pour le meilleur et pour le pire...
Cette japonaise émigrée au Canada écrit en français dans une langue simple et pudique. Pas de fioritures dans ce texte qui laisse peu de place à l'extériorisation des sentiments. Certaines questions restent sans réponses mais la suite de la série qui continue de naviguer dans le même cercle familial donnera sans aucun doute les clés des ombres restantes.
"Tsubaki" est donc un récit fort qui fait le lien entre la Petite et la Grande Histoire, qui mélange passé et présent, à l'image du récit qui alterne les 2 temps.
"L'empoisonnement, les bombes atomiques, l'Holocauste, lemassacre de Nankin... Etait-ce nécessaire? C'était, selon elle, une question inutile après une pareille catastrophe. Ce qu'on peut faire, peut-être, c'est de connaître la motivation des gestes".
Ma note n'est cependant pas très élevée car j'ai la sensation que ce roman s'effacera très vite de ma mémoire. Alors que je viens de le lire, il m'a déjà fallu faire un effort pour me remémorer toute l'histoire. Ce n'est donc pas un coup de coeur pour moi. La lecture de la suite de la série permettra peut-être de m'en faire une empreinte plus marquante.
Les avis de Papillon, Abeille, Karine, Jules, Emilie, Joelle, Aifelle, Virginie , Fashion, Chiffonnette, ...
Je vous invite à découvrir quelques images de cette tragédie :
Ce premier opus de la série "Le poids des secrets" porte effectivement bien son nom.
A travers cette lettre adressée à sa fille, Yukiko va nous raconter son enfance et son adolescence dans un Japon menacé par la guerre. La menace nucléaire est plus que sérieuse et les enfants sont même envoyés à la campagne où le risque était moindre semble-t'il. Hélas...
" Quand j'habitais à Nagasaki, j'ai rencontré des catholiques. Nagasaki est bien connue pour ses croyants. Un jour, une jeune fille catholique de mon école m'a dit, d'un air très sérieux : « Les Américains sont chrétiens. S'ils trouvent des croix dans notre ville, ils passeront sans faire tomber les bombes. » Je lui ai dit aussitôt : « Pour eux, les Japonais sont des Japonais. » Et la bombe atomique est tombée en face d'une église. "
La bombe tombe bien sur Nagasaki et nous la revivrons ainsi à travers les yeux de la jeune Yukiko qui y échappe par hasard. Les conséquences humaines sont légèrement évoquées quand la jeune fille retourne dans son quartier sur une route où de nombreuses victimes lui demandent de l'aide.
" La vallée était couverte de gens gémissant et criant "De l'eau!" Des enfants hurlant partout "Maman ! Maman !" Je trouvais des visages déformés, des corps brûlés ou déjà morts sur la terre. Dans la rivière, des cadavres flottaient en passant devant moi. La vallée de la mort. (...). Dans la rue je vis un homme sous un toit effondré. Quand on essaya de le secourir en le tirant par la main, son bras se détacha ".
Pourtant, au delà du drame national que va entrainer cette bombe, c'est aussi à un drame familial que nous allons assister. Yukiko découvre un secret qu'elle n'aurait pas du connaitre et son destin en restera marqué, au point de la conduire à un acte violent que je vous laisse découvrir.
Nous découvrirons le poids de la tradition qui est encore bien présent dans les familles où les convenances tiennent lieu de règles de vie. Convenances qui sont bien sûr bafouées dans le secret pour le meilleur et pour le pire...
Cette japonaise émigrée au Canada écrit en français dans une langue simple et pudique. Pas de fioritures dans ce texte qui laisse peu de place à l'extériorisation des sentiments. Certaines questions restent sans réponses mais la suite de la série qui continue de naviguer dans le même cercle familial donnera sans aucun doute les clés des ombres restantes.
"Tsubaki" est donc un récit fort qui fait le lien entre la Petite et la Grande Histoire, qui mélange passé et présent, à l'image du récit qui alterne les 2 temps.
"L'empoisonnement, les bombes atomiques, l'Holocauste, lemassacre de Nankin... Etait-ce nécessaire? C'était, selon elle, une question inutile après une pareille catastrophe. Ce qu'on peut faire, peut-être, c'est de connaître la motivation des gestes".
Ma note n'est cependant pas très élevée car j'ai la sensation que ce roman s'effacera très vite de ma mémoire. Alors que je viens de le lire, il m'a déjà fallu faire un effort pour me remémorer toute l'histoire. Ce n'est donc pas un coup de coeur pour moi. La lecture de la suite de la série permettra peut-être de m'en faire une empreinte plus marquante.
" C'était ma mère qui aimait les camélias. Le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une, sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistil restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre, encore fraîches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au cœur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours. Un matin, elle dit à mon fils : « J'aimerais mourir comme tsubaki. Tsubaki, c'est le nom du camélia en japonais. » Maintenant, comme elle le voulait, ses cendres sont répandues sur la terre autour des camélias alors que sa pierre tombale est à côté de celle de mon père au cimetière. "
Les avis de Papillon, Abeille, Karine, Jules, Emilie, Joelle, Aifelle, Virginie , Fashion, Chiffonnette, ...
Je vous invite à découvrir quelques images de cette tragédie :