Le lieutenant Craig vient d'être affecté à Fort Navajo. Sur sa route, il croise le lieutenant Blueberry qui se dirige également au même endroit. Si Craig parait bien sous tout rapport, respecteux des règles et féru de politesse, Blueberry, au contraire, est précédé d'une sale réputation. Amateur de whisky et joueur impénitent de poker, Blueberry est une tête brûlée qui aime s'affranchir des ordres à l'occasion.
Nous sommes en 1860, après la guerre de sécession, dans l'ouest américain et les indiens apaches viennent de faire la paix avec les blancs. Mais il suffit d'un massacre d'une famille de ranchers et la disparition de leur enfant pour attiser les tensions. Le commandant de Fort Navajo, homme modéré et réfléchi se bat avec la maladie et c'est malheureusement son major Bascom qui va le remplacer à la tête du fort.
Alors que Bascom, qui voue une véritable haine envers les indiens, se prépare à une chasse aux rouges, Craig et Blueberry enquêtent sur ces meurtres qui semblent avoir été perpétrés par des mexicains de la frontière et tentent d'éviter une véritable montée de violence de la part des indiens.
Bascom, le commandant raciste de Fort Navajo a profité d'une rencontre pacifique avec les indiens pour mieux les trahir et les emprisonner. Le chef Cochise réussit à s'enfuir et conduit une véritable attaque contre Fort Navajo. Alors que le commandant Tucson se meurt d'une morsure de serpent et que Bascom attise la guerre avec les indiens, Blueberry décide d'aller chercher un remède à Tucson. Il utilise la ruse afin de déjouer l'attention des indiens qui ne manquent pas de le poursuivre. Après avoir échappé de justesse à divers périls, aidé de Crowe, un lieutenant métis indien, il décide de partir à la recherche de Stanton, le jeune garçon disparu afin de calmer la tension entre les 2 camps.
Blueberry a réussit à arracher le jeune Stanton des mains des indiens mexicains. Croisant sur sa route une compagnie de soldats qui les conduit à Fort Quitman, Blueberry découvre que leur commandant a décidé de lever une armée contre les apaches. Bien décidé à l'arrêter, Blueberry se charge de le rejoindre en prenant la tête d'un convoi de munitions qui leur est destiné et va devoir affronter de nombreux périls sur leur route. Dirigés par Quanah, dit Aigle solitaire, ils vont être trompé par leur guide.
Le convoi a réussi à atteindre Camp Bowie et Blueberry obtient une entrevue avec le commandant Crook qu'il réussit à convaincre de mettre fin à la guerre. Craig s' est porté volontaire pour délivrer un message de paix au président. Alors que son retour se fait attendre, Blueberry part à sa recherche. Mais Quanah qui a espionné leur conversation a capturé Craig. Blueberry réussit à libérer son ami et tente par la suite de retrouver Crowe le métis pour que ce dernier l'aide à négocier la paix avec le chef Cochise. Accompagné de MacClure, il part pour de nombreuses péripéties à travers la sierra et le Nouveau Mexique.
Tome 5 : La piste des navajos :
Blueberry, toujours accompagné de MacClure et Cowe, est toujours à la recherche du campement des apaches. Lorsqu'ils les retrouvent, ils découvrent que ces derniers attendent une cargaison d'armes des mexicains. Bien décidé à empêcher cette livraison qui nuierait à toute possibilité de paix entre les indiens et les blancs, Blueberry se lance à la poursuite des trafiquants mexicains dont il espère bien faire exploser leur cahche secrète.
Tout le monde connaît Blueberry, au moins de nom, et les 5 albums ci-dessus constituent le premier cycle de cette série en plein devenir à l'époque.
Comme vous pouvez le constater, je viens à cette série mythique sur un tard. J'ai plutôt découvert la BD en tant qu'adulte, il y a de ça une petite dizaine d'années et j'ai débuté mon apprentissage par les mangas puis par des albums atypiques (one-shot, éditions indépendantes...) avant de toucher aux plus grandes séries. Ce qui fait que les grandes séries de référence comme Blueberry, XIII, Largo winch me sont tout à fait étrangères. Il y a quelque temps, j'ai donc eu envie de me pencher sur mes lacunes.
Si je vous raconte tout ça, c'est qu'il m'est très difficile de juger aujourd'hui Blueberry avec l'oeil du lecteur de l'époque.
Blueberry est donc LA série d'aventures dans le Far-West, initié par Giraud et Charlier.
On y suit les aventures du fameux Blueberry, lieutenant fort en gueule mais toujours prêt à défendre la veuve et l'orphelin au péril de sa vie s'il le faut. Un homme donc qui n'hésite pas à désobéir et à partir seul lutter contre l'injustice ou les méchants, et qui tente à tout prix de ramener la paix dans son pays.
Car en effet, l'Histoire a ici tout son importance. Nous sommes juste après la guerre de sécession et les tensions entre indiens et blancs sont plus que latentes. Bref, il s'agit bien d'une histoire de cow-boys et d'indiens dans ses grandes largeurs.
Dans ces 5 premiers tomes, Blueberry rebondit d'aventures en aventures. Il s'agit vraiment d'un héros tout ce qu'il y a de plus classique. Il vient à bout de toutes les attaques lancées contre lui et réussit à se sortir de toutes les situations meme les plus extrêmes grace à son imagination, ses pièges ou l'intervention d'autres personnages qui tombent toujours à point nommé.
Autour de Blueberry, se bousculent toute une série de personnages, faire valoir du héros ou pivot de la narration, qui enrichissent l'histoire. En pleine guerres indiennes, nous découvrons des soldats racistes, des commandants qui cherchent à les exterminer à tout prix, des indiens violents et vengeurs qui s'accompagnent parfois de grands chefs plein de sagesse, des petites gens qui tentent de survivre au milieu de tout ça. Les insultes fusent et tout le monde semble vouloir faire couler le sang de l'ennemi.
Blueberry cherche de son coté à faire la jonction entre ces peuples ennemis et y réussit avec plus ou moins de succès. Homme bon et éclairé par excellence, il n'hésite pourtant pas à blesser ou tuer les indiens, les mexicains qui le pourchassent. Et de fait, si les blancs ont leur brebis noires, il est notable de voir que les indiens ont malgré tout le mauvais rôle ici.
Néanmoins, le scénario extrêmement dense tient tout à fait la route. Il prend place dans un contexte historique marqué qui reprend certains faits réels des guerres indiennes. Ne connaissant pas très bien cette période de l'histoire américaine, ça m'a étonnament permis d'y voir un peu plus clair.
On notera bien évidemment les nombreux concours de circonstances ou coincidences qui permettent bien utilement à faire avancer le récit. On soulignera aussi que parfois le récit traîne un peu en longueur et que l'on fait durer le plaisir sur plusieurs tomes.
Du côté de dessin de Giraud, au risque de me faire lyncher, je dois bien dire qu'il m'a tout de même semblé un peu daté... ça n'est que le début de la série et les personnages sont encore assez caricaturaux. Blueberry a d'ailleurs pour modèle un Belmondo de fraîche jeunesse et peine à s'en démarquer. Le trait est classique, les couleurs ne sont franchement pas formidables avec des tons très francs, assez primaires. Et les phylactères envahissent une bonne partie des cases, l'époque étant encore à une narration très bavarde dont les informations passent souvent de manière un peu artificielle dans les dialogues. Certains voient une évolution positive du dessinateur à travers ces 5 albums que, pour ma part, je ne suis pas capable d'observer.
Vous l'aurez compris, affranchie de toute nostalgie et de tout culte, je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce début de série. Si je pointe certains défauts à l'aune de mon regard d'aujourd'hui, il reste pourtant difficile de critiquer cette série majeure. Car Blueberry, malgré son petit côté un peu vintage, reste une histoire fichtrement intéressante à lire. Un vrai récit d'aventure comme on en fait encore rarement qui embarque le lecteur dans les péripéties de notre lieutenant tout en donnant à son histoire un contexte historique enrichissant.
Titre : Blueberry
Tome 1 : Fort Navajo
Tome 2 : Tonnerre à l'ouest
Tome 3 : aigle solitaire
Tome 4 :Le cavalier perdu
Tome 5 : La piste des navajos
Scénariste : Jean-Michel Charlier
Dessinateur : Jean Giraud
Editeur : Dargaud
Parution, 1ères éditions : 1965 / 1966 / 1967 / 1968 / 1969
46 pages
Prix : 11,55€