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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 09:32



Nous sommes en Corée,en 1956, pendant la guerre. Les villageois sont en plein exode vers la Corée du Sud, fuyant les combats et les chinois tandis que les américains sont venus sauver les coréens de la menace communiste.
Parmi les fuyards, un vieil homme et sa femme. Ils suivent le flot des réfugiés. Se jetant dans un fossé pour éviter une colonne de tanks américains, ils y découvrent un jeune garçon inconscient, blessé d'un éclat d'obus dans la poitrine. Malgré les réticences du vieux d'avoir une bouche à nourrir en plus, la femme le prend avec elle et cherche à le sauver malgré une mort quasi certaine.
Nous allons alors suivre ce trio sur les routes et découvrir les liens qui vont se tisser entre les uns et les autres.

Après "La route", me voici encore dans un thème de violence et de filiation.
L'auteur, juif américain, a servi l'armée américaine en tant qu'aumonier. Il s'est parfaitement fondu dans la peau d'un coréen et sa description de la guerre est très réaliste.
Il décrit par ailleurs le sauvetage américain comme une agression : collines arrasées, tombes déplacées, dépouillement des refugiés, invasion de baraquements et de perversion mercantile (marché noir, prostitution). Bref leur intervention est loin d'être anodine.

Pourtant cette guerre pourrait être n'importe laquelle. Et le principal est ailleurs.
Le vieil homme est rempli de honte et de rancoeur de n'avoir jamais eu d'enfant et en rend sa femme responsable. Il la traite d'ailleurs avec peu d'égards et la considère comme "remplaçable" à la différence d'un fils qui doit honorer la tombe de ses parents. Il refuse de garder l'enfant, poid mort qui n'est pas de son sang. Sa femme, au contraire, n'est qu'amour et voit dans ce jeune garçon, un fils que Dieu lui offre. Entre ces deux-là, une bataille s'engage. Pourtant petit à petit, le vieil homme ressent des sentiments contradictoires envers le garçon.

" Il se demanda alors pourquoi il voulait tant voir ce garçon mourir. La femme ne l'abandonnerait pas. Et le garçon, blessé et seul, ne partirait pas de lui-même. Plus tard certainement, pour retourner dans son village. Et si son village n'existait plus? Il retournerait dans sa famille, dans son clan. Mais s'ils avaient tous été anéantis, comme c'était arrivé à tant de personnes? Alors ils le donneraient à la charge du gouvernement ou a un orphelinat. Mais, et si la femme refusait, et si le garçon choisissait de rester ? Et quand bien même... Pourquoi voulait-il que ce garçon meure? Un enfant sans défense.

Le vieil homme se surprit alors à observer quelque chose au fond de lui-même qu'il voyait pour la première fois. Tout le monde connaissait l'existence du monde invisible, au-delà du royaume quotidien des apparences, mais il n'avait jamais soupçonné la présence d'un tel monde en lui-même. Un monde inconnu, comme une caverne. Et comme il ne pouvait pas comprendre ce monde ni lui donner un nom, il se demanda quel esprit ou quel démon pouvait s'y cacher. C'était là que résidait pour lui la plus grande crainte, la plus grande perplexité."


Ici, l'auteur pose la question de la transmission et de la filiation, très importante pour un coréen. Adopter cet enfant, c'est aussi adopter ses ancêtres. et ce n'est pas évident quand ils ne sont pas de même sang.
Le garçon cherche lui aussi à retrouver l'esprit des membres de sa famille, complètement décimée. Et c'est en honorant les morts de sa nouvelle famille et en y englobant les siens qu'il trouvera la paix.

"Cela arrive à tout le monde, de nos jours : on naît dans un monde, on grandit dans un autre, on mûrit dans un troisième. La rencontre entre les mondes engendre des conflits que chacun doit résoudre pour luimême. C'est plus difficile que la transmission stable d'autrefois, plus exaltant aussi. Mais épuisant. Voilà pourquoi nous sommes tout le temps fatigués. Nous nous sentons responsables de notre destin. Aux questions : Qui suis-je ? Quedois-je faire ?, des réponses multiples s'offrent à chaque instant. Le vieil homme, dans "Je suis l'argile' est confronté à l'un de ces dilemmes."  Chaïm Potok.

 

Potok nous montre qu'il y a toujours une place pour l'amour, même sur une terre en pleine souffrance.

 

 

 

Note : ***


 

Editions Lattès - épuisé mais trouvable en bibliothèque et en occasion.


 

J'ai découvert ce livre grace au billet de Gambadou, ici !

 


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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 09:30

Le jeune designer barcelonais Jordi Mila a crée la bibliothèque Wisdom Tree.

Faite d'une seule pièce de bois sculpté en spirales, s'élançant en hauteur tel un arbre du savoir, elle a été entièrement réalisée à la main et recouverte de cuir cousu main.

Sorte de retour aux sources et aux vraies valeurs, Wisdim Tree met en avant le savoir et la nature au centre de nos espaces et de la connaissance.


www.jordimila.com









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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 14:22




Salvator Fuensanta est balayeur de son état. Officiant dans un aéroport, il est à un mois de la retraite.
Mais un des passe-temps de Salvator est surtout de raconter des histoires aux passagers en transit. Observateur, il sait déterminer la destination des passagers à des petits riens. Il connait bon nombre d'employés, dont Juana la vendeuse de journaux qui ne le laisse pas indifférent, et ces derniers se passionnent pour ses histoires.

Vous découvrirez l'histoire d'Eduardo, fils d'une voisine qui tourne mal et part chercher la paix en Inde et au Népal. Vous vibrerez devant l'amour impossible de Roberto et Rosalia. Vous apprendrez l'existence d'un code secret lié au fait de s'éventer avec un livre et du mystérieux club des Désirs Impossibles. Vous découvrirez que le japon n'existe pas et n'est qu'une invention commerciale.

Salvator est LE personnage que chacun aimerait rencontrer au cours de ses voyages ! Il pourrait ressembler à votre grand-père, veuf en mal de rencontres qui cherche à vous retenir par ses fables.
Tout au long du roman, nous n'entendrons que sa voix. La reprise des mots de ses interlocuteurs permette au lecteur de suivre malgré tout la convesation sans difficultés.
La succession d'anecdoctes est très légère et la fin innatendue vous surprendra.

Un premier roman léger qui augure de futurs bons romans !


"Mademoiselle ! Vous avez oublié votre livre sur le siège !
De rien. J'ai vu que vous partiez et je me suis rendu compte que vous alliez oublier quelque chose. Tenez, le voilà : Baudelaire, Les Fleurs du mal. Je vois que vous le lisez en français... Vous êtes française ? Non, bien sûr, je trouvais que vous n'aviez pas tellement une tête de Française...
Eh bien, je ne sais trop comment décrire une « tête de Française ». Après tant d'années ici, je pourrais vous dire qui est de Paris et qui d'une autre ville, mais ne me demandez pas de vous expliquer, je ne saurais pas. Ça tient à de petits détails...
Moi ? Non, je ne l'ai pas lu. Je ne connais presque rien en poésie. Enfin, je connais un poète... mais ce n'est pas un poète important...
Je ne crois pas que vous le connaissiez. Il est finlandais...
Exact ! C'est Jussi Latval. Vous l'avez lu ? Incroyable ! Il n'y a pas longtemps j'ai fait la connaissance d'un couple qui était tombé amoureux grâce à un de ses poèmes... Oui, c'est ce que je leur ai dit, que c'était un peu bizarre de tomber amoureux avec ces poèmes, si existentiels...
Comment dites-vous ? Derrière la routine des lèvres / Maintenant dans mon demi-sommeil / Enfin je t'embrasse... Non, je ne le connaissais pas. C'est peut-être celui-là. Il a dû l'écrire dernièrement...
Oui, oui, je sais qu'il est mort et que les morts n'écrivent pas... Mais ce mort est un peu spécial... Il a rendu l'âme dans cet aéroport. Vous le saviez ? Non ? Eh bien, maintenant vous le savez.
Que savez-vous de plus sur Jussi ? ... Ce que vous avez lu sur Internet. Il y a beaucoup de sites sur lui ? C'est vrai ? Je vais vous raconter quelque chose. Vous avez cinq minutes ? Bon, venez avec moi, on va s'asseoir là, parce que rester debout toute la journée..."




Note : ***



Editions Métailié - 17€



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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 14:30


Trouvé ici et là, voici un petit questionnaire amusant qui tourne dans la blogosphère et qui demande de vous décrire par des titres de livres lus dans l'année !

 



Décris-toi : La reine des lectrices

Comment te sens-tu : Je ne suis pas mort

Décris là où tu vis actuellement : Un monde vacillant

Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu : La ville des prodiges

Ton moyen de transport préféré : La route

Ton / ta meilleur(e) ami(e) est : Mon chien Stupide

Toi et tes amis, vous êtes : A calicochon

Comment est le temps : Le soleil des Scorta

Ton moment préféré de la journée : Un pays à l'aube

Qu'est la vie pour toi : Un don

Ta peur : Petites infamies

Quel est le meilleur conseil que tu as à donner : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Pensée du jour :  La beauté du monde

Comment aimerais-tu mourir : La chute de vélo

La condition actuelle de mon âme : Un petit boulot (en trouver un ! )

 

 

Et Vous ?

A vos tablettes !


 

  Allez lire ceux de Iluze, The bursar, Reka, Keisha, Kathel, Aifelle, Tit', Mango, Calypso, Ankya, Virginie, Sentinelle, ...

 

 

 

 

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 20:33





Nous sommes dans un monde futuriste, où la terre et ces 45 milliards d'humains est à deux doigts de mourir de surpopulation et de l'épuisement des ressources naturelles. Le Président de la Terre a confié à Roger, la mission de trouver une nouvelle planète pour sauver la race. Le problème est que Roger est un gros looser qui préfère boire des coups au bar et raconter des histoires abracadabrantes sur des origines supposées extra-terrestres.

Le premier tome en noir et blanc (les suivants seront en couleurs) se découpe en petites histoires de quelques pages. Je dois dire que j'ai trouvé tout ça un peu quelconque. Le héros est creux et se limite à alcool, manque de gonzesse et baratin. Le scénario est convenu et les gags ne m'ont pas vraiment fait rire.

Bref un album qui ne casse pas des briques, aussi vite lu qu'oublié...







Note : **


Editions Fluide Glacial - 9,95€

Si vous avez aimé, il ya le site de Roger... ici.

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 19:39



Le petit Huitième, mort à 16 jours, a été enterré sous la fenêtre de la maison. Maison est un bien grand mot car il s'agit plus exactement d'une unique pièce de 13m², où s'entassent une famille chinoise de 11 personnes, frôlé toutes les 7 minutes par le train !
C'est Petit Huitième qui nous raconte le quotidien de ses parents, frères et soeurs.
Loin d'allier amour et protection, cette famille plongée dans la misère ne jure que par le chacun pour soi.
Le père, docker bagarreur et alcoolique bat sa femme et s'acharne sur Septième frère, dernier né traité comme un chien et qui dort sous le lit parental, faute de place. La mère aguiche les voisins et considère qu'être battue est une soupape nécessaire pour son mari. Grand frère travaille la nuit pour pouvoir dormir le jour, toujours faute de place. Bref les enfants ne souhaiteront qu'une chose : quitter au plus vite ce lieu sordide.

Vue par par l'innocence du regard du Petit Huitième, le portrait de cette famille est encore plus choquant. Aucun jugement de valeur n'est donné, au lecteur de se faire la sienne. Mais il n'est pas difficile de comprendre la cruauté des uns et des autres dans le luxe de détails offerts par l'auteur. La famille n'est qu'un cercle aléatoire de personnes. L'échec et le malheur leur ont fait oublier le sens des mots amour et famille. Fang Fang y dénonce aussi les conséquences du libéralisme : Il n'est pas anodin que le seul membre ayant "réussi" sa vie est celui qui aura écrasé tout le monde par rancoeur et qui aura su jouer de ses relations pour gagner de l'argent et un statut qu'il ne mérite pas.

Fang Fang, auteur du courant réaliste chinois,  nous donne ici un véritable documentaire sur la vie d'une famille ouvrière pauvre des années 60-70 par l'intermédiaire du regard d'un enfant nous rapportant les choses les plus crues, comme les plus violentes avec la candeur et l'inconséquence de son age.




Note : ***



Editions Picquier, poche - 6,50€

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 19:09




Nous sommes dans un univers apocalyptique où tout a été brûlé, où les animaux et les végétaux ont disparus.
Un monde où il ne reste rien : les maisons pillés et calcinés, les routes recouvertes de cendres et fissurées, encombrées d'antiques automobiles rouillées, des carcasses humaines désséchées comme du cuir.
Un monde où il ne reste rien ou presque : quelques survivants tentent de satisfaire leurs besoins primaires, manger, dormir,survivre et échapper aux "méchants" qui emprisonnent les plus faibles et se nourissent de leur chair....
Et dans ce monde de l'enfer, nous allons suivre un père et son fils. Munis d'un caddie qui contient leurs maigres possessions, ils marchent. Vers le Sud. Vers la mer. Vers l'Espoir, peut-être.
Nous ne saurons pas leur nom mais des bribes du passé éclateront dans l'esprit du père, souvenirs de jours heureux. L'enfant, innocent, est le moteur du père, de leur survie.

Vision cauchemardesque du monde, le roman raconte une humanité en cours de disparition, où tout retourne à la bestialité des origines. Un monde où seul l'amour empêche les dernières extrémités et le glissement dans une barbarie totale, où les valeurs de la filiation sont plus importantes que l'avidité de posséder.
La contruction est légère, la phrase et les mots sont simples mais porteurs d'une telle force qu'on ne ressort pas de cette lecture sans émotions.
Pourquoi survivre quand la mort nous attend et que le monde s'éteint ?

Difficile de parler d'un livre dont on a tant parlé... Mais lisez-le, vous comprendrez...


« Il faut que tu portes le feu.
Je ne sais pas comment faire.
Si, tu sais.
Il existe pour de vrai ? Le feu ?
Oui, pour de vrai.
Où est-il ?
Je ne sais pas où il est.
Si, tu le sais. Il est au fond de toi. Il y a toujours été. Je le vois. »


<<Dans une poche de son sac à dos il avait trouvé un ultime demi-paquet de cacao et il en prépara une tasse pour le petit puis il versa de l'eau chaude dans sa tasse à lui et souffla sur le bord.
Tu avais promis de ne pas faire ça, dit le petit.
De ne pas faire quoi ?
Tu sais bien quoi, Papa.
Il reversa l'eau chaude dans la casserole et prit la tasse du petit et versa un peu de cacao dans la sienne et lui rendit sa tasse.
Il faut que je te surveille tout le temps, dit le petit.
Je sais.
Si tu manques aux petites promesses tu manqueras aux grandes, c'est ce que tu as dit.
Je sais. Mais je tiendrai parole. >>



<<Il mit longtemps à s'endormir. Au bout d'un moment il se tourna et regarda l'homme. Dans la faible lueur son visage marqué des stries noires de la pluie pareil au visage d'un comédien du monde anti- que. Je peux te demander quelque chose? dit-il.
Oui. Évidemment.
Est-ce qu'on va mourir?
Un jour. Pas maintenant.
Et on va toujours vers le sud.
Oui.
Pour avoir chaud. Oui.
D'accord
D'accord pour quoi?
Pour rien. Juste d'accord.
Dors maintenant.
D’accord
Je vais souffler la lampe. D'accord?
Oui. D'accord.
Et plus tard dans l'obscurité: Je peux te demander quelque chose?
Oui. Evidemment
Tu ferais quoi si je mourais?
Si tu mourais je voudrais mourir aussi.
Pour pouvoir être avec moi?
Oui. Pour pouvoir être avec toi
D'accord. >>


Note : *****

Editions de l'Olivier - 21€
Editions Points Seuil - 6,80€


Prix Pulitzer 2007

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 19:05

Inspiré du dieu aztèque Quetzalcoalt , la bibliothèque Quetza reprend le symbole du serpent qui descend à la terre comme s'il descendait en glissant d'un escalier.

La bibliothèque scupturale peut être appuyée contre un mur ou même posée au sol.







www.nel.com
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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 18:05




Jake est au chomage, comme la plupart des gars de la ville : la seule usine a fermé laissant sur le carreau des familles entières. Sa copine s'est cassé avec un vendeur de voitures plus argenté, emportant aspirateur et plantes. On lui a coupé la télé et ses dettes de jeu s'accumulent.
Bref Jake Skowran est un looser.
Jusqu'au jour où on lui propose un job de tueur à gages. Ni une, ni deux, notre Jake s'engage avec enthousiasme dans son nouvel emploi, prêt à prouver ses compétences et à s'investir comme dans tout autre travail.

D'une lecture facile et jouissive , ce roman est un petit bijou d'humour et de cynisme !
En faisant le portrait d'un chomeur désespéré qui accepte n'importe quel boulot lui redonnant l'occasion de prouver les valeurs du travail, sans s'encombrer de problèmes de conscience morale, Levison fait le portrait d'une Amérique désenchantée où les valeurs de l'argent et du capitalisme sont rois.
Le quotidien du chomage avec ses pertes d'identités, de confiance en soi et de dignité sont parfaitement rendus. Jake s'enfonce dans la spirale du chomage et ce n'est qu'en trouvant ce nouveau travail qu'il retrouve la force de rebondir, trouver une copine, avoir des projets, ...Etc
Les sociétés de crédits qui vous harcèlent, les patrons qui vous prennent pour de la merde et vous jettent à la moindre défaillance, les usines délocalisées : tout le monde en prend pour son grade !
Un roman grinçant plein d'humour mais finalement très dur devant la chute du rêve américain, à lire absolument !

Une lecture qui m'a rappelé "le couperet" de Westlake, où cette fois-ci, c'est un père de famille qui trucide ses concurrents d'entretien d'embauche afin de décrocher à tout prix LE boulot qui lui faut !



Note : *****


Editions Liana Levi - 16€
Editions Liana Levi, Piccolo - 8€



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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 14:23




Le livre en partie autobiographique part des questions innocentes posées un jour par un auto-stoppeur curieux sur le père de John, le narrateur. John ment sur son père, comme celui-ci a menti toute sa vie durant. Son père a menti sur ses origines et caché la honte d'avoir été abandonné par ses parents et élevés par de nombreux inconnus. Se déroule alors le fil de la vie avec un père alcoolique, humiliant sa femme et ses enfants. On découvre la classe ouvrière et la pauvreté constante, la vie dans des préfabriqués de l'état dont personne ne veut, les promesses de changer de vie qui tombent toujours à l'eau. John grandit, devient un adolescent taciturne des années 70 qui va découvrir les drogues et l'alcool qui le feront tomber dans une sorte de folie passagère.

Récit d'une enfance difficile, "un mensonge sur mon père" est aussi un récit sur la honte et l'acceptation de soi et de ses origines. Le père n'a transmis que la haine de soi, la honte et le fait de ne pas avoir été désiré. Le père comme le fils refusent cette filiation difficile et préfèrent la fuir et s'auto-détruire dans les vapeurs d'alcool ou dans la drogue. Le fils, qui a toujours détesté cette part de mensonge chez son père, ne fait finalement que répéter le shéma familial. John oscille entre désir de ressembler à son père et de s'en éloigner, au risque de se perdre soi-même. Finissant par haïr son père, jusqu'à souhaiter le tuer, John apprendra alors le pardon en découvrant le secret des origines paternelles. Il saura alors devenir le bon père qu'il n'a pas eu en s'acceptant soi-même et en pardonnant à son père.

Ce récit fort mais sans aucun pathos bouleverse par la force et la dureté des sentiments.
Roman autobiographique tourné en fiction, il est la quête initiatique d'un enfant vers un père qu'il ne comprenait pas, la relation de deux êtres en mal d'amour.

L'auteur nous précise d'ailleurs en postface : " ce livre gagne à être considéré comme un roman. S'il était là pour en discuter, mon père serait d'accord, j'en suis sûr, pour dire qu'il est aussi vrai d'affirmer que je n'eus jamais de père, qu'il l'est de prétendre qu'il n'eut jamais de fils".



Note : ****


Editions Metailié - 20€


Vous pouvez trouver une interview de l'auteur ici.

 

 

Vous pouvez retrouver cette chronique sur le site Le Cercle Points des Editions Points Seuil.

 


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Humeur

Le 26 Août 2013 :
Le grenier de choco n'est plus...
Ce blog sera à terme supprimé.
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