Auteur : Arnaud Boutle
Editeur : Glénat
Date de parution : Septembre 2010
Prix : 14 €
72 pages
Après une apocalypse dont on ne sait pas grand chose et qui a décimée l'humanité toute entière, un seul homme erre encore sur cette planète dévastée. Seul rescapé, il survit dans une grande ville anonyme où la nature reprend peu à peu ses droits. Désespérement seul, notre héros continue à vivre avec ses souvenirs et ses regrets.
On pense forcément à "La route" et pourtant on en est tout de même éloigné.
On découvre ici un homme qui continue de vivre contre et malgré tout. Dévalisant les supermarchés pour se nourrir et habitant dans des magasins de meubles. Pas de menaces particulières dans cet enfer silencieux, pas de bêtes sauvages ou de zombies sortis de films d'horreur. Juste lui, le silence et les souvenirs qui l'aident à continuer à avancer. Les jours se suivent et se resemblent, les saisons passent, apportant leur lot d'inconfort.
Ses seules distractions :se remémorer son existence passée et ses petits riens qui en font le sel. Les parties de pêche avec le grand-père, son rapport à la musique, ses histoires amoureuses, .... Mais des souvenirs qui le renvoient inexorablement à sa solitude désormais sans fin. Notre homme s'invente des compagnons, profite des dernières ressources électriques, se met à la lecture et passe son temps comme il peut pour mieux combattre son démon à lui : la solitude.
Les amateurs d'action passeront leur chemin. Voilà un album très contemplatif qui n'a d'autre souci que de nous montrer une tranche de vie d'un survivant, son quotidien, ses pensées, ses questionnements. L'ambiance de fin du monde est parfaitement retranscrite même si la vie dans un monde où on reste le dernier survivant ne semble pas si difficile de prime abord, d'un point de vue "technique".
Si le pitch de départ semblait intéressant et original, l'album laisse néanmoins sur sa faim. L'histoire se cloture sans grande explication, laissant notre héros dans le même état que quand le lecteur l'a trouvé.
Les dessins, au contraire, sont plutôt bien grattés. La couverture qui m'a d'ailleurs attiré vers cet album reflète très bien le contenu de l'ouvrage. Les couleurs tendent majoritairement vers le noir, blanc et gris, ponctué de touches vert foncé, associées à la nature de plus en plus envahissante qui défait inexorablement l'oeuvre de l'Homme.
"Entre les ombres" est donc un bel album poétique et intimiste à déguster avec finesse mais qui aurait mérité un je ne sais quoi supplémentaire (un supplément d'âme ?) qui en aurait décuplé toute la force.
A découvrir tout de même !
Un avis un peu plus poussé chez Digital Univers.
Les autres sont à découvrir chez Mango