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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 21:30



Julio part au chevet de sa mère agonisante mais arrive trop tard pour entendre sa confession. C'est l'homme qui la élevé qui va lui révéler qu'il n'est pas son vrai père. Bouleversé par ce secret de famille, Julio part sur les traces de Jules Tillon, son père biologique pour lever le septième voile sur son histoire.
A travers sa rencontre avec le Père Lucas puis avec Portabella médecin spécialiste de la mémoire et de l'hypnose, nous allons découvrir le parcours hors du commun de cet homme, héros de la résistance française.

Passionnant roman d'aventures où un fils cherche sa filiation, "le septième voile" nous replonge dans la guerre d'Espagne et surtout dans la France occupée par les allemands. L'auteur n'épargne pas les nazis, comme les communistes. Le récit est très documenté et le lecteur ne pourra qu'apprécier le réalisme et l'émotion de cette époque tourmentée.
Il s'agit aussi d'une quête d'identité. Le père, comme le fils, sont à la recherche du passé, nécessaire pour pouvoir se reconstruire après des chocs émotionnels.
Les personnages sont extrêmement bien développés, complexes et loin de tout manichéisme.
Jules Tillon, engagé de la première heure dans la résistance cache aussi une part d'ombre. Sa folie passagère, son amnésie, sa trahison font de lui un héros ambigu qui oscille entre le bien et le mal.
On y retrouvera quelques figures ayant réellement existé : Jean Moulin, Henri Laffont,...
L'intrigue, pleine de rebondissements, ménage le suspens à travers les récits successifs des interlocuteurs de Julio.
Enfin, il me faut souligner la très belle histoire d'amour entre Jules et Lucia, les parents de Julio, qui au delà des souffrances ne cesseront jamais de penser l'un à l'autre.

Bref une grande fresque historique qui nous emporte par son ampleur et sa force : un très, très grand livre !
N'ayez pas peur des 700 pages ! Le livre ne se lâche plus quand on l'a commencé !

"Je suis arrivé dans la ville de mon enfance une heure après que ma mère eut expiré. Quand ceux que nous aimons deviennent vieux ou sont consumés depuis longtemps par la maladie, nous sommes enclins à nous figurer leur mort à l'avance, en un exercice mental préparatoire au choc qui nous attend. En contemplant leur déclin graduel, la progression ponctuelle des rides, la perte inexorable des facultés et les ravages de la décrépitude, nous mesurons, pendant les mois ou les années prématurément passés en compagnie de la mort, l'importance et le prix de ce que nous allons bientôt perdre ; nous apprenons à affronter l'avenir plus ou moins proche où ils nous manqueront. Notre pitié agit comme un mécanisme de défense et nous aguerrit contre leur disparition ; nous les pleurons ainsi avant l'heure, nous honorons leur mémoire avant le temps, nous nous affligeons et nous désespérons d'avance parce que nous savons que cette douleur persistante, presque quotidienne, nous infligera une blessure plus légère que la douleur brutale qui suit une perte dont nous avons préféré ignorer la venue. Depuis que l'on avait découvert les métastases cancéreuses qui affectaient les poumons et le foie de ma mère et rendaient toute intervention chirurgicale mutile, je m'étais efforcé d'admettre sa mort inéluctable, j'avais tait de son agonie un adieu prolongé, et je la soutenais autant que je le pouvais pendant ses interminables séances de chimiothérapie. Un spectateur non averti aurait vu dans mes attentions une preuve émouvante de dévouement filial ; mais je savais tout au fond de moi que mon objectif était aussi bien égoïste, parce que, ayant déjà fait l'expérience de la mort comme coup fortuit qui ébranle et abat, je n'avais pas le courage de la revivre."




Note : *****


Editions Seuil - 24,50€

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commentaires

Y
De cet auteur j'ai lu "Les masques du héros", tellement étonnant et foisonnant qu'il fait partie des livres que je suis certaine de relire un jour.
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C
<br /> Je ne connais pas celui-là mais je suis certaine de relire un autre roman de cet auteur tellement j'ai aimé celui-ci ! Je suivrais peut-être ton conseil !<br /> <br /> <br />

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