Will Cooper, héros devenu vieil homme, se souvient de son parcours en pays cherokee. Orphelin recueilli par un oncle et une tante, il est envoyé à 12 ans en apprentissage pour tenir un comptoir de vente sur les terres indiennes. Il y fera la connaissance du chef indien Bear qui deviendra son père adoptif et le fera entrer dans son clan. Il s'initie au droit, luttera pour la défense des indiens que l'état veut transférer vers l'ouest, puis deviendra colonel durant la guerre de sécession. Un parcours hors du commun s'accompagnant d' une histoire d'amour avec la belle Claire Featherstone jusqu' au crépuscule de sa vie.
Portrait fort d'une Amérique en pleine transformation qui va exterminer les indiens et l'identité de tout un peuple.
On assiste à la fin d'une époque. Les indiens sont traqués, tués ou transférés dans une contrée hostile où leurs traditions vont se perdre. Leurs terres sont vendus aux plus offrant, les arbres abattus pour laisser place à un début de société moderne. Constat amer et effrayant.
Le récit mélange récit d'aventures et roman d'amour avec un côté "western". La passion amoureuse du héros est très bien rendue ainsi que son amour pour la littérature.
Pourtant, malgré les scènes d'actions, pas mal de longueurs et le regret de ne pas entrer plus profondémment dans la culture cherokee.
Je n'ai finalement pas été si transportée que ça par la vie de ce chef blanc, pas exempt de controverses : son rôle dans la traque des indiens laisse un goût amer.
"Jeunes, nous sommes tous persuadés que nous vivrons éternellement; ensuite, à un certain stade, nous nous contentons d'espérer une longue vie, mais une fois obtenu cet avantage terminal, le simple fait de survivre devient un tracas. Tous les êtres et toutes les choses que l'on aimait s'en vont, et cependant le sort veut que l'on soit encore là. On se retrouve exilé dans un monde changé, peuplé d'inconnus. Égaré dans des endroits que l'on a pourtant connus comme sa main. Les cours d'eau et les lignes de montagnes immuables sont les seuls amis qui restent. C'est le point à partir duquel vivre plus longtemps devient franchement grotesque, où il n'y a plus qu'à s'éteindre et à suivre tout le reste de la Création à travers les portes de la mort, au Pays de la Nuit.
On ne dispose plus de rien d'autre que ses humeurs et sa mémoire, ces instruments puissants et dérisoires."
Note : ***
Editions de l'Olivier - 23€
Editions Points - 8€