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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 07:00

de-briques-et-de-sang-01.jpgNous sommes en 1914 à Guise où est implanté un familistère, sorte de regroupement  social solidaire créé par Godin (le créateur des poêles) dans le but d'améliorer la condition de vie de ses employés. Malheureusement un crime vient d'y être commis. Victor Leblanc, jeune journaliste de l'Humanité un peu curieux, enquête parmi les membres de la communauté mais ce monde clos se laisse difficilement approcher. Les morts se succèdent pourtant et c'est auprès de Ada, fille d'un des locataires d'origine alsacienne qu'il va trouver de l'aide pour découvrir les dessous de ce projet utopique.

 

A travers les recherches de Victor, nous allons pénétrer à sa suite dans l'intimité de cette communauté bien particulière. Les auteurs s'appuient ici sur des faits historiques connus. Le familistère a bien existé et les ressorts de sa création et de son organisation nous sont ici dévoilés. Si le lieu parait idéal pour les ouvriers qui deviennent en partie propriétaire de leur travail et de leur habitation, et bénéficient d'infrastructures développées pour leur bien être, tout ne semble pas rose pour autant.

C'est aussi un lieu de vie où tout le monde se connait et se voit, où les ragots vont bon train et où la notion d'intimité est réduite. Nous sommes à la veille de la guerre et les ouvriers étrangers sont vus d'un mauvais oeil (le père d'Ada est soupçonné d'être un facho à cause de ses origines alsaciennes...)

Ce huis-clos collectif est parfait pour introduire une série de meurtres qui déstabilisent un peu plus une communauté menacée par la grève des ouvriers. Le contexte social et politique est ici parfaitement utilisé pour recréer l'ambiance de l'époque et le lecteur assiste à une véritable plongée historique.

 

Visuellement, le dessinateur a repris scrupuleusement l'architecture du familistère, donnant ainsi un peu plus de réalisme à cette histoire. L'ambiance est bien évidemment sombre, les couleurs partent souvent dans des gris qui renforcent l'atmosphère inquiétante et quelque peu flou de ce familistère. Les personnages, de par leur visage et leur tenue, ont un vrai effet ancien et nostalgique

 

De briques et de sang se révèle être une enquête somme toute classique mais dont la situation et la vérité historique offre un angle original de découverte pour donner un album intéressant. 

 

 

 

D'autres avis :

Joelle - Yvan - Cécile - Jérome - XL - Kactuss -  

 

Liens :

le site du Familistère de Guise 

 

Du même scénariste :

Abélard, tome 1

 

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De briques et de sang

Scénariste : Régis Hautière

Dessinateur : David François

Edition Casterman, KSTR

Septembre 2010 - 146 pages - 16€


 

palsechesChez Mo'


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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 07:00

Minik-01.JPGNous sommes en 1898. L'explorateur Peary est en pleine expédition dans l'antarctique. Les conditions sont difficiles et l'équipage se bat contre les éléments. Mais le commandant est heureux car ce qu'il ramène de son voyage va lui apporter la célébrité et surtout le financement pour repartir à nouveau.

Son précieux chargement n'est autre qu'un groupe d'inuits. Confiés au museum d'histoire naturelle de New York, ces hommes considérés comme des sauvages par la population vont devenir l'attraction du moment. Malheureusement, les inuits vont rapidement tomber malade, touchés mortellement par la grippe. Seul le jeune Minik, désormais orphelin, en réchappera. Désormais sous la garde de Mr Wallace, père d'un fils du même âge et  autrement plus réceptif à l'humanité de ce jeune garçon, Minik grandit paisiblement et découvre sa nouvelle culture. Jusqu'au jour où une découverte bouleversante le pousse à fuir et à rerouver ses racines inuit pour mieux se venger...

 

L'histoire de Minik, vous le savez certainement, est un pan de notre histoire. Basé sur des faits réels, l'album reprend le destin tragique de ce jeune garçon, amené un peu malgré lui en Amérique. En échange de leur venue, Peary avait promis de fournir nourriture et équipement à leurs familles mais le poids de quelques inuits, rapidement décédés ne vaut pas grand chose face à l'excitation des découvertes et l'obession de repartir.

Ici, l'attitude de Peary est bien évidement dénoncé, tout autant que le "racisme" de l'époque qui considérait ces peuples inconnus de sauvages qui ne valent même pas la nourriture qu'on leur donne. On les tourne en ridicule, on leur jette des cacahuètes et on leur fait même visiter un zoo, à eux, chasseurs habitués à une faune libre. La bonté des autres cache un certain colonialisme et paternalisme.

Le contraste est édifiant mais le petit Minik réussit tant bien que mal à s'adapter, non sans soupirer après sa vie d'autrefois. On découvre d'ailleurs par flash-back quelques scènes traditionnelles inuites au gré des souvenirs de Minik et de l'enterrement de son père qu'il célèbre selon ses rites. On partage le choc du jeune garçon quand... je vous laisse la surprise :) et on ne peut que comprendre la violence qui en découle.

 

Au niveau du dessin, nous avons Hippolyte aux commandes qui nous offre de superbes aquarelles. Les bords de cases ne sont pas strictement délimités et cela accentue l'effet peinture. Les tons sont fort bien choisis : du bleu pour les scènes neigeuses, des couleurs plus chaudes pour les séquences intérieures ou citadines.

 

Minik est un formidable album qui parle d'un peuple méconnu et un peu oublié qu'on a voulu exhiber comme des trophées. Il est aussi le récit initiatique d'un jeune garçon qui découvre la dureté et l'hypocrisie du monde par ses yeux d'enfant. Véritable plaidoyer pour la tolérance et la richesse de la diversité des peuples, il revient de manière salutaire sur un épisode peu glorieux de l'histoire mondiale des explorations.

Un album très poignant à découvrir !

 

A noter :

Un autre album sur le même sujet, Groenland Manhattan, a précédé de peu Minik qui, dans les critiques, a parfois souffert de la comparaison.

Ne l'ayant pas (encore) lu, ma lecture en est totalement libérée.

Mais le hasard faisant parfois bien les choses, cet album s'est retrouvé depuis peu dans mes mains :) : critique à venir donc !

 

D'autres avis :

Mr Zombi -

 

 

Minik

Scénariste : Marazano

Dessinateur : Hippolyte

Editions Dupuis, Aire libre

Septembre 2008 - 64 pages - 14,95€


 

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Minik 05

 

bd du mercredi

Chez Mango

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:44

monroe-01.jpgNous sommes en 1962 dans une communauté inuit. La chasse à la baleine est une activité quotidienne qui permet aux hommes de se nourir. Un jour, alors qu'ils découpent leur proie, ils decouvrent dans ses entrailles un escarpin blanc. Quand un des esquimaux fait le lien avec un poster de Marilyn Monroe qu'il possède, la conclusion est que cette chaussure lui appartient. Tous savent qu'il est impossible de marcher avec une seule chaussure : il lui faut donc lui ramener. Sakaeunnguaq part donc pour la mission improbable d'aller à Hollywood, retrouver la star... pour le meilleur et surtout pour le pire.

 

Notre héros entame donc son périple et va aller à la rencontre d'une civilisation qu'il ignore, sans en parler la langue. Il croise sur son chemin de curieux individus un peu en marge qui ne lui feront pas forcément de cadeaux. Deux crapules sous couvert de sympathie le traitent avec mépris et espère l'utiliser d'une quelconque manière. Plus loin, c'est une jeune femme en colère aux visées écologistes qui le prend sur son baleinier qui l'obligera à plonger à la mer. Notre esquimau va de Charybde en Scylla et va se retrouver bien malgré lui dans l'enfer des bas-fonds américains, tout ça à cause d'une chaussure.

 

Monroe se révèle un très bel album mais beaucoup plus sombre que ce à quoi je m'attendais. Ce qui parait une petite aventure loufoque au départ se termine dans la noirceur et la perte des illusions. L'inuit est touchant de naïveté et on s'émeut de la manière dont il est maltraité par ses contemporains. Les 2 cultures contrastent fortement et les auteurs accentuent les différences. Les inuits parlent peu et laissent la part belle au silence alors que les autres sont inutilement bavards. Les américains sont désabusés et porte un regard pessimiste sur la vie alors que le héros s'accroche à sa chaussure comme à une planche de salut.

La fin quelque peu ouverte m'a totalement prise au dépourvu par sa dureté abrupte. Symbole de tout son peuple, le héros termine écrasé par cette civilisation qu'il ne comprend pas tout comme sa propre culture est appelée à disparaitre dans un futur proche.

 

On retrouve ici le traitement graphique de Tirabosco avec bonheur et son travail aux pastels. Le trait est gras, arrondi et on aperçoit joliment la trame du papier. Les teintes sont plutôt sourdes (beaucoup de marron) accentuant la noirceur du sujet.

 

Tirabosco et Wazem signe ici une fable désenchantée sur la fin de l'innocence d'un homme et d'un peuple tout entier, contaminé par le rêve américain et bientôt par la cruauté et l'égoisme d'une civilisation.

Voilà un album bien plus profond qu'il n'en a l'air que j'ai beaucoup aimé ! A votre tour maintenant !


 

Monroe

Scénariste : Pierre Wazem

Dessinateur : Tom Tirabosco

Editions Casterman, Un monde

Juin 2005 - 48 pages - 14,95€

 

 

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 07:00

marcel-keuf-01.jpgCharb, vous le savez certainement, est dessinateur satirique à Charlie Hebdo, Fluide glacial, etc...

Depuis quelques temps, le personnage de Marcel Keuf a fait son apparition dans Fluide sous formes de strip. Aujourd'hui, on les retrouve réunis dans un album où ironie et méchanceté se cotoient pour le meilleur et pour le pire !

 

Marcel Keuf est un flic de la pire espèce : vulgaire, il frappe le premier qui ouvre sa gueule ; raciste, tous les prétextes sont bons pour frapper noirs et arabes ; abruti, son QI frôle le zéro ; alcoolisme quotidien, ...Et j'en passe !

Vous l'aurez compris, Marcel est LA caricature extrême du policier en uniforme !

 

Ne cherchez pas de subtilité dans cet album qui, une fois de plus, est la preuve brillante de la férocité de son auteur. Charb ne prend aucun gant pour dénoncer les gros travers de notre société, condensés ici dans quelques hommes, censés représenter ce que notre pays a de plus juste et équitable : la loi.

Autant vous dire qu'ils ne seront pas épargnés et qu'entre ironie mordante et gags désopilants, on y trouve aussi des blagues beaucoup plus glauques et plus lourdes qui ne plairont certes pas à tout le monde.

 

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Provocation est le maitre-mot de Charb qui s'amuse à montrer le pire pour mieux prêcher le meilleur.

Un album qui conviendra parfaitement à vos amis policiers ayant un tant soit peu le sens de l'humour !

Pour l' exemple, moi-même, fille de flic, j'ai eu la possibilité de lire cet album grace à un paternel très ouvert qui conversa avec plaisir avec le dit-auteur des joies du métier de policier lors d'un salon ^^

Comme quoi, tout les flics ne sont pas des abrutis !

 

Mais ici, les dessins valent plus que de longs discours et je vous laisse découvrir quelques strips de Marcel !

 

 

 

 

 

 

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Marcel Keuf le flic

Charb

Editions Les échappées

Janvier 2011 - 48 pages - 13 €


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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 07:00

Abelard-t1-01.jpg

Abélard est un jeune poussin qui vit dans les marais. Il passe la journée en compagnie de ses amis, à taper le carton ou à pêcher. Une vie tranquille et sans grande surprise où on boit des bières et on joue au banjo avec insouciance, une douceur de vivre qui malgré tout ne contente pas totalement notre héros. C'est que Abélard n'a jamais quitté son marais. L'ailleurs l'intrigue et l'arrivée pour le week-end d'une bande de jeunes accompagnée de la belle Epilie le pousse à expérimenter de nouvelles choses. Fasciné par la jeune femme, il tente une approche avec une simple fleur. C'est un échec. Un des amis d'Epilie se moque alors de lui lui précisant qu'il faudrait la lune ou un bouquet d'étoiles pour la séduire. Le groupe repart et laisse un Abélard le coeur brisé. Naïf, le petit poussin essaie en vain de décrocher la lune, muni d'un filet à papillon. Mais quand il apprend que des américains viennent d'inventer une machine pour voler dans le ciel, Abélard prend sa décision : Il prend

la route...

 

 

Voilà un petit conte initiatique qui va mener notre Abélard du simple marais au vaste monde. Il va croiser sur sa route une foule de gens différents et c'est avec un regard totalement innocent qu'il va découvrir autrui. Sa route croise celle d'un cirque gitan qui va l'adopter et faire un bout de chemin en sa compagnie mais qui s'éloignera plus tard pour cause de mauvais accueil de la population. Plus loin, ce sont 2 mauvais compères qui lui reprochent d'avoir trainé avec les manouches. Le lecteur assistera d'ailleurs à une explication de haut vol sur ce qu'est la "race". Sans préjugé et avec une naïveté désarmante, Abélard observe ses pairs sans les juger et ses questions sont digne d'un enfant.

"C'est quoi la race ?" "C'est quoi une pute ?"

Ce road-movie prend la forme d'une quête initiatique qui conduit le héros vers une destinée, qu'on ignore encore.

Malgré la dureté de ce monde qu'il découvre, l'innocence d'Abélard amène une belle couleur poétique à cette histoire. La musique continue de faire partie de sa vie et Abélard continue de trouver chaque jour dans son chapeau un petit papier (qui arrive on ne sait comment) donnant chaque fois une petite maxime appropriée aux faits du moment qui l'aide à avancer.

Quand Abélard hésite à aller se déclarer à Epilie, il trouve :

 "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. "

Après l'attaque des roulottes des gitans :

" La tolérance est la charité de l'intelligence. "

 

L'album en lui-même est de toute beauté. La couverture est magnifique et le papier épais est très agréable à toucher. Le magnifique dessin de Dillies rend grace à cette aventure poétique. On retrouve ses personnages animaliers et la présence régulière de la musique que l'on a découvert dans ses précédents albums. Les couleurs, en écho à l'histoire, s'avèrent très douces avec un petit côté sépia nostalgique. Le découpage est varié, on y trouve parfois quelques vignettes rondes et une très belle double page montrant le parcours sous forme de plan d'Abélard.


Cet album se révèle être une histoire très fine, très touchante et au-delà d'un récit d'initiation pour le petit Abélard, une véritable ode à la tolérance et à la diversité.


Pour moi, cet album est une vrai réussite et un gros coup de coeur !!

Découvez-le sans attendre !

Surtout que le tome 2 sort le 2 Septembre...

 

D'autres avis :

Planète BD -

 

A découvrir, de Dillies :

Sumato

Le jardin d'hiver ( au scénario)

 

Abélard, tome 1

Scénariste : Régis Hautière

Dessinateur : Renaud Dillies

Editions Dargaud

Juin 2011 - 64 pages - 13,95€

 

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Abelard t1 04

 

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bd du mercrediChez Mango

 

Un grand merci à Babelio et Masse critique pour cette formidable découverte !

 


Critiques et infos sur Babelio.com
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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 07:00

alice-au-pays-du-sexe-01.jpgAlice est une jeune femme descendue de ses montagnes suisses pour venir habiter à Paris. Logée dans la quartier de Pigalle, elle découvre son nouvel environnement avec curiosité : sex-shops, magasins de lingerie, peep-shows la nuit et vie normale avec courses au "monoprix de Guy Georges" le jour. Ecrivant de longues missives à sa soeur restée au pays, Alice lui rapporte ses nombreuses conversations en compagnie de ses collègues. La discussion dérive très rapidement sur le sexe et la place qu'il prend dans le monde d'aujourd'hui.

 

A travers les réunions entre amis et le récit qu'en fait Alice à sa soeur, les auteurs s'amusent ici à faire un petit état des lieux du sexe dans nos sociétés. Décrivant ses collègues, Alice fait le portrait des différents types de sexualité : la quadra qui regrette de ne pas avoir été assez préparé aux choses du sexe, celui qui se dit libéré mais n'assume pas , le séducteur, le couple libertin et le timide. Chacun de ces personnages a une vision différente sur la chose. Alice les fait parler et les questionnements qui se font jour nous renvoient à nos propres interrogations.

La constatation est que désormais le sexe est partout : dans la mode, les magazines, la publicité, internet.

 

" Les cultures où l'on s'habille le moins ne sont pas pour autant les plus libertines... Et les femmes quasi nues dans les pubs chics n'ont plus grand chose de sensuel. "

 

Alors qu'il devient plus accessible à tous, permettant ainsi d'acquérir un certain "savoir-faire", le sexe est devenu un argument vendeur pour n'importe quoi mais aussi une sorte d'obligation que l'homme se doit de pratiquer sous peine d'être déconsidéré par la société (la fameuse misère sexuelle). Cette sur-exposition entraîne des excès et des dépassement de limites, comme la prostitution, les dérives avec les enfants, ...

On intellectualise même le sexe afin de le rendre plus chic, alors que le plus souvent il s'agit juste d'une question de fric ! On le trouve en pile dans les librairies : la dessinatrice présente d'ailleurs avec humour les albums de BD Fraise et chocolat, Premières fois et... Alice au pays du sexe ! :)

C'est un monde où, malgré tout, les clichés continuent d'avoir la vie dure et où il est nécessaire de rentrer dans des cases.

Finalement, le sexe qui nous est vendu est à des années lumières de notre quotidien sexuel et nous sert juste de réservoir à fantasmes. Le sexe et surtout son excitation finissent par être un antidote à l'ennui, à la tristesse, une soupape à d'autres soucis.


Alice au pays du sexe, avec un ton léger et parfois humoristique, se révèle un réflexion très intéressante sur ce sujet qui mène le monde. De conversations en conversations, les auteurs abordent bon nombre de thématiques autour du sexe. Sans imposer une manière de penser, elles initient le dialogue et les questionnements que tout un chacun peut se poser. On y parlera d'étymologie de termes sexuels, de philosophie, d'histoire et de statut entre les sexes.

Les auteurs conclueront sur le fait qu'avoir une sexualité épanouie n'est peut-être pas LE point indispensable dans nos vies. "Qu'être aimé, entouré , être important aux yeux de quelqu'un" peut déjà être un "luxe pour beaucoup",  

 

"Qu'on peut trouver son plaisir dans un sexe routinier qui est bon comme un plat que l'on sait réussir et qu'on va aimer sa vie durant... avec un plaisir accentué par l'habitude".

 

C'est Adrienne Barman qui signe les dessins de cet album. Son graphisme particulier peut surprendre au début. Les personnages sont un peu déstructurés, les proportions ne sont pas respectées. On y découvre des bras en 3 morceaux, des yeux qui débordent des visages, des corps qui se cassent pour mieux rentrer dans les cases, des perspectives oubliées. On finit par s'habituer à son trait pour mieux rentrer dans le sujet.

Tout d'abord illustratrice d'albums jeunesse, j'ai découvert par la suite que ses précédents travaux avaient été colorisés et que le trait me plaisait beaucoup plus. Alors c'est peut-être ce qui manque dans cet album : la chaleur et la fantaisie de la couleur pour couper légèrement la linéarité des discussions et apporter plus de vigueur à un sujet qui n'en manque pas !

 

A découvrir donc !


 

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Liens :

Editions La Cafetière

Site d'Anne Baraou

Site d'Adrienne Barman

 

Alice au pays du sexe

Scénariste : Anne Baraou

Dessinatrice : Adrienne Barman

Editions La Cafetière

Juin 2011 - 80 pages - 14,50€

  Women bd

Chez Théoma


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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 07:00

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Oscar est un homme banal. Il vit avec sa femme Claire qui ne le voit plus et le fait cocu, et ses filles adolescentes avec qui il n'a aucun dialogue. Depuis quelque temps, Oscar a changé : mutique, il semble être ailleurs quand on lui parle et cherche à s'isoler. ça ne semble interpeller personne jusqu'à ce qu'il pète réellement les plombs.

Car Oscar est malade : son cancer va le tuer bientôt. Ses proches l'ignorent encore mais Oscar est bien décidé à vivre tout ce qu'il s'est refusé de vivre jusqu'à présent.

 

" J'ai peur de mourir mais toute ma vie j'ai eu peur de vivre. "

 

Voilà une intrigue qui peut paraitre banale mais les apparences sont bien plus compliquées qu'elles n'y paraissent. Oscar a grandi avec le poids d'un père artiste peintre qui refuse que son fils l'appelle papa. Le Ferdinand en question ne semble pas avoir été un père exemplaire, écrasant sa progéniture d'un égocentrisme absolu qui laisse peu de place aux autres. Un père haï donc qui l'a bien malgré lui obligé à se contenter d'une vie minable et sans relief.

Aujourd'hui, Oscar n'a plus rien à perdre et se lance dans des expériences nouvelles sans plus se soucier des règles : saut en parachute, nuit sexuelle avec une call-girl, apprentissage du vélo, absentéisme de travail, vol dans les magasins, ... et retrouvailles inopinées avec son père qu'il n'avait pas vu depuis de nombreuses années. C'est le temps de régler ses comptes... mais pas du tout de la manière que l'on pourrait imaginer...

 

"Toute ma vie je me suis acharné à ne pas lui ressembler... j'ai fait en sorte d'être responsable, pondéré, sérieux... exemplaire. Pour devenir qui ? Pour m'enorgueillir de quoi ? Quelle prétention... Je me suis planté sur toute la ligne..."

 

J'ai adoré cet album qui fut une mini claque. Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté à l'époque mais je remercie Yvan d'en avoir parlé et de m'avoir donné envie !

Vous l'aurez compris, la mort approchant, c'est l'heure des bilans. Notre héros ne parait pas très sympathique de prime abord. Pas très causant, il ne montre aucune chaleur envers ses proches qui le lui rendent bien. Pourtant cet homme qui décide de n'en faire qu'à sa tête et de profiter de ces derniers instants devient attachant. En dehors des dialogues, le lecteur s'appuie sur la voix-off d'Oscar qui énonce ses impressions et ses pensées. Ainsi, on rentre d'autant plus dans la peau du personnage. On découvre que le mal-être de toute sa vie vient d'une seule personne, son père, qui cristallise tous ses échecs. Ferdinand est un homme qui lui a tout volé jusqu'à sa fin de vie. Il hait l'être qu'il est devenu, tout en étant conscient d'être responsable de sa situation. Il ne veut plus être raisonnable et lâche libre cours à ses envies, à la limite du raisonnable.

Le dénouement de l'album est poignant et totalement inattendu, même si l'on devine le drame qui se profile.

 

L'histoire a été traitée dans des tons sépias, rehaussé à chaque case ou presque par des touches de couleurs fortes qui mettent ainsi en valeur tel ou tel élément. Cela donne un côté nostalgique à une histoire de vie qui semble déjà achevée.

 

"Appelle-moi Ferdinand" est un album qui secoue, loin des histoires classiques de mourants qui veulent partir sans regrets. Un album plein d'émotions qui décrit avec justesse sans une page de trop ou de moins le portrait d'un homme qui a laissé un autre diriger sa vie bien malgré lui. L'histoire d'un homme qui mourra avec ses regrets, ses erreurs et ses échecs.

 

A lire absolument !!

 

Les premières pages sont d'ailleurs à lire  ici

 

D'autres avis :

Yvan -



Appelle-moi Ferdinand

 Scénaristes : Hervé Bourhis / Christophe Conty
Dessinateur :Durieux, Christian
 Editions Futuropolis - Août 2009 - 64 pages - 16€


 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 15:00

 

bonne année 01

 

Auteur : Baru

Editeur : Casterman

Date de parution : Septembre 1998

96 pages

Prix : 12,50€

 

 

Après L'autoroute du soleil, Baru poursuit son travail en noir et blanc et nous offre une nouvelle expérimentation qui touche à la science-fiction !

 

Nous sommes le soir du nouvel an 2016 et nous retrouvons une fois de plus une bande de copains qui souhaitent fêter la nouvelle année en se trouvant une fille. Rien de bien compliqué me direz-vous !

Sauf que, vu par anticipation, le monde a bien changé...

En 2000, les banlieues se sont embrasées, suite au meurtre d'un jeune par un vigile. Toutes les banlieues de France se sont alors révoltées. Pendant des semaines, une guerre civile fait rage entre les manifestants et la police. Jusqu'à ce qu'un "taré" fasciste se fasse élire président et clôture petit à petit les banlieues. Depuis, elles sont devenues des ghettos dont il est formellement interdit de sortir et sont entourées de miradors et de gardes armés sommés de tirer sur tous les contrevenants.

Les drogues sont distribuées gratuitement mais le sida s'est propagé dans de vastes proportions et les jeunes doivent se battre pour obtenir des préservatifs à des prix exhorbitants.

Bref, la vie est loin d'être rose...

Nous suivons donc Mo', Julien, Hocine et les autres au cours de cette soirée festive. Chacun essaie de se débrouiller comme il peut pour obtenir LE préservatif tant rêvé, quitte à essayer de passer de l'autre côté du mur...

 

Voilà donc une histoire plus que surprenante d'un auteur qui nous avait habitué à une veine sociale.

Sauf que, vous vous en doutez bien, elle est loin d'être absente !

Cette histoire écrite en 1998 fait bien évidemment référence à l'effrayante montée du FN en 1995.

On peut d'ailleurs reconnaître quelque peu son dirigeant dans une des planches où il est caricaturé.

Mais, moi, je dois vous avouer qu'il m'a fallu vérifier plusieurs fois la date de parution de cet album car ce que j'y ai vu c'est plutôt notre France d'aujourd'hui et son président pas si éloigné de Le pen...

Et c'est ce qui est effrayant dans cet album : 15 ans après, l'histoire est encore doublement d'actualité !

J'ai découvert par la suite que Baru avait d'ailleurs produit une deuxième version de cette histoire en remplaçant le succédané de Le Pen par Sarkozy. Voilà qui confirme mon impression !

 

Baru écrit d'ailleurs :

" Depuis, comme vous le savez sans doute, les banlieues ont explosé, notamment en novembre 2005. Je n’aurais pas la prétention de revendiquer une quelconque prémonition de ces évènements. Ce désastre était largement prévisible pour tous ceux que préoccupent un tant soit peu les questions sociales dans ce pays. Mais les choses ont changé me direz-vous. Pas sûr ! Pour ma part, je pense que les mouches ont simplement changé d’âne, et que ceux qui ont fait le succès du Front National, il y a dix ans, ont fait la différence qui a permis à Sarkozy de s’imposer aujourd’hui. "

 

Cette histoire de préservatifs et de sauteries entre jeunes vous rappellera donc la base de "Quéquette blues". Mais loin de la nostalgie adolescente, nous sommes dans un futur d'anticipation assez désastreux pour la nature humaine et Baru ne se lasse pas de le dénoncer. Racisme ethnique ou sexuel, banlieues cloisonnées que le moindre incident fait exploser, peurs sécuritaires, ... tout cela reste finalement très actuel. Baru dénonce le recours systématique à la violence et à la contrainte.

Heureusement qu'en contrepoint, on retrouve comme toujours chez l'auteur la valarisation de l'amitié et de l'entraide, qui aide à faire face aux pires difficultés.

 

Le trait est toujours aussi nerveux, les courses-poursuites sont toujours présentes et malgré la dureté du propos, Baru ne se départ pas d'une certaine forme d'humour.

Le final de cette histoire est d'une ironie très attachante !

 

Bref, j'ai beaucoup aimé cet opus-ci de Baru pour son originalité et ses dénonciations subtiles de l'état de l'époque (et hélas d'aujourd'hui). Je vous encourage vivement à le découvrir !!

 

Il est à noter que le recueil "Noir" de Baru reprend cette histoire sous le titre de "Bonne année, 2016" tout en l'augmentant entre autres d'une deuxième version qui se passe plus tardivement (sous Sarkozy donc...) nommé "Bonne année, 2047".



D'autres avis :

Phylacterium - Du9 - La soupière -

 

 

 

Bonne année 02

 

 

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bd du mercredi


chez Mango 

 



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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 07:00

 

Sur la route encore 01

 

Auteur : Baru

Editeur : Casterman
Date de parution : Janvier 1997

Prix : 20 €

  112 pages

 

 

 

 

"Sur la route encore" se présente tout d'abord comme plusieurs récits indépendants.

Il y a André, qui se retrouve plongé dans un des bals de sa jeunesse avec ses copains musicos et voit tout se terminer en bagarre générale avant de d'être pris en stop par deux zigotos voyeurs. Puis il y a Edith qui accompagnée d'une autre auto-stoppeuse peureuse, essaie de tracer la route comme elle peut. Chacun de leur côté, ils semblent fuir ou chercher quelqu'un. D'autres mystérieux inconnus semblent rentrer dans la danse. Le lecteur ne sait pas trop où tout ça va le mener jusqu'à ce que l'épilogue lui donne le fin mot de l'histoire...

 

Voilà encore une histoire qui forme une belle ode à l'errance et à la liberté. André et Edith cherchent à retrouver la fougue de leur jeunesse. Un époque où l'on pouvait partir sac au dos sans se soucier de rien, dans les vapeurs de Katmandou et sur les traces de Kerouac. Une époque où les amis étaient là, où le rock'n roll rythmait le monde que l'on pensait pouvoir encore changer.

La france que l'on découvre aujourd'hui dans leur errance est pourtant plutôt triste et noire : les femmes que l'on tringlent pour mieux exhiber ses ébats en public, les jeunes filles qui couchent avec tout le monde pour mieux faire la nique au paternel, le mari qui prostitue sa femme par plaisir pervers, ... Les potes ont mal tournés, sont en taule ou leurs chemins sont séparés.

 

L'espoir n'est pourtant pas absent de ce récit qui se termine en reliant les différentes histoires entre elles, de manière plutôt habile. La narration savère ainsi très surprenante et l'auteur semble se jouer de son lecteur en ignorant et en cachant sciemment certains éléments de l'histoire pour mieux nous les dévoiler plus loin.

 

On y retrouve le trait nerveux de Baru et ses héros à gueules. On replonge avec lui dans la nostalgie d'une époque. Sexe et violence sont bien évidemment présent et Baru dresse une fois de plus un portrait peu flatteur des gens ordinaires et de leur bêtise. Un univers un peu sombre dont n'est pas absent l'humour et l'ironie qu'il insère de manière très subtile.

Déjà abordé dans ses précédents albums, on retrouve une fois de plus ici le thème du road-movie ou de l'errance. On pense bien évidemment à Kerouac et à son "On the road" dont Baru semble reprendre le titre à son compte. On y voit des personnages qui prennent la route pour mieux contrer ce quotidien qui les bouffent mais leur voyage ne les sauvera pas des travers humains qu'ils croiseront à de multiples reprises.  

 

"Sur la route encore" n'est peut-être pas un des albums les plus connus de Baru mais mérite amplement qu'on s'arrête sur cette histoire surprenante d'amour et d'amitié, qui s'inscrit parfaitement dans son parcours d'auteur.

 

 

D'autres avis :

Phylacterium

 

   

 

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bd du mercredi

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 16:00

 

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Auteur : Baru

1ère édition : Casterman - Septembre 1995

Editeur : Casterman, Ecritures

Dates de parution :

Tomes 1 et 2 - Septembre 2002 - 237 et 198 pages

Intégrale : Juin 2008 - 426 pages

Prix : 13,50 € le tome ou 22€ l'intégrale

 

 

Alexandre est un jeune garçon de 17 ans qui vit à Nancy. Son héros : Karim Kemal, 22 ans. Cet immigré maghrebin s'est forgé une solide réputation de tombeur de femmes. Beau gosse, adepte des années 50 dont il a adopté le look, Karim fascine Alexandre par sa classe et son audace. Un soir, la chance sourit au jeune adolescent mal dans sa peau : Alexandre croise Karim et ce dernier accepte de passer la soirée avec lui. Aussi, quand Karim le quitte pour aller lutiner une femme mariée, Alexandre ne résiste pas à l'envie de suivre son héros et de l'espionner. Alexandre découvre que sa maîtresse n'est autre que la femme du docteur Raoul Faurissier, activiste de "l'Elan National Français". Malheureusement le mari débarque et surprend les 2 amants. Alexandre qui a tenté de donner l'alerte aide Karim à s'enfuir. Voilà nos 2 compères désormais poursuivi par Faurissier et toute sa clique, bien pressés de bastonner du "raton". La course-poursuite s'éternise et mène les 2 fuyards sur les routes de France où un véritable road-movie les attend.

 

A l'image d'un de ses albums précédents ( Cours camarade), Baru a construit son histoire autour de 2 jeunes un peu barrés poursuivis par des fous-furieux fascistes. Les personnages principaux nous sont tout de suite présentés pour mieux entrer dans le feu de l'action. Basé sur l'action, la fuite et les nombreuses rencontres qui vont emmailler leur parcours, "L'autoroute du soleil" s'inscrit donc dans la lignée des road-movies. Le rythme est trépidant, Karim et Alexandre n'ont pas le temps de se poser qu'ils doivent déjà reprendre la route, traqués inlassablement par Faurissier et toute la cohorte d'amis qu'il réussit à entrainer dans son sillage.

Les différentes personnes que les 2 amis vont croiser sur la route sont d'une grande diversité : le politicien raciste, le VRP un peu beauf qui trompe sa femme, l'auto-stoppeuse peu farouche, le routier obsédé sexuel, le patron de casse pourri par l'appât du gain, l'homosexuel coincé, le gros dealeur de drogue planqué en vieil hippie, ... et j'en passe ! On verra défiler toute une brochette de salopards égoistes et intéressés qui donneront du fil à retordre à Karim et Alexandre.

Alors qu'Alexandre apprend à devenir adulte (il connaitra sa première exéprince sexuelle) et responsable de ses choix, Faurissier, de son côté, devient complètement aveuglé par la haine et se lâche dans une violence accrûe et extrême qui fait craindre le pire. Karim, lui, cherche toujours à respecter le plus possible ses congénères et refuse toute violence non justifiée, allant ici à l'encontre du cliché de méchant arabe.

 

On découvrira également en arrière-plan le portrait social d'une France et d'une région qui va mal. Les hauts fourneaux miniers de Lorraine ferment les uns après les autres. Chômage et racisme se développent et certains politiciens fascistes n'hésitent pas à utiliser l'argument pour leurs propres thèses nationalistes. Les émeutes gagnent les banlieues et la répression se fait sévère.

 

Graphiquement, on reconnait de suite la touche de Baru : des personnages assez caricaturaux qui possèdent des gueules bien marquées. Les corps sont parfois déformés par le mouvement que l'auteur s'applique à rendre de la manière la plus vivante possible.

Comme toujours avec Baru, pas de pudeur excessive : les dialogues et les situations peuvent être crues. On appelle un chat un chat. On baise sans scrupules dans les voitures ou dans les trains. Loin de tout romantisme franchouillard, l'album donne dans le réalisme pur et dur.

Nénamoins, cet album sombre ne se dépare pas d'un certain humour et d'un comique de situation. On relèvera par exemple le pauvre automobiliste qui, pour son malheur, croise à de nombreuses reprises Karim et Alexandre sur sa route.

 

"L'autoroute du soleil" au final se révèle un très bon crû qui reprend des idées scénaristiques précédemment débutés dans "Cours camarade". Plus dense, plus dur et malgré tout moins léger que son prédécesseur, l'album s'inscrit dans la lignée de ces albums sociaux dont Baru est désormais la marque de fabrique. Malgré tout, cet album qui a reçu le prix du meiller album à Angoulême ne restera pas dans mes préférés de l'auteur. Le côté un peu rocambolesque et répétitif des embrouilles frise un poil l'overdose et je regrette que l'humour franchement jouissif de "Cours camarade" ait quelque peu disparu ici.


"Ma génération a été marquée par les mythes de la route (Kerouac, etc...) et cela s' est imposé dans mon écriture. graphiquement, je suis obsédé par le mouvement et son rendu par des images fixes. Les personnages bougent et tout doit aller de l' avant." Baru

 

 

 

D'autres avis :

 Mo' -  Phylactérium -  Yaneck -

 

 

Autres titres de Baru sur ce blog :

 

- Quéquette blues

 - La piscine de Micheville

- Vive la classe !

- Cours camarade

- Le chemin de l'Amérique

 

 

 

 

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Challenge roaarrrPrix Fauve d'or 1996

Prix des libraires 1996


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