Je les ai lu... Vous pouvez passez votre chemin...
Voici donc une petite sélection express d'albums loin d'être indispensable.
1988 à Genève. Une prise d'otage est en cours à bord d'un avion à terre. A son bord : Neige d'Orchidée, une terroriste communiste et son amant Tobias, un agent double qui vient de trahir les preneurs d'otages et provoque la mort de cette dernière. Peu après, Tobias disparaît, laissant leur fille Théophilia à la garde d'une aveugle, Fausta.
On retrouve Théophilia 20 ans plus tard. La jeune femme est belle et intellligente. Biophysicienne de renom, elle est aussi une Whistleblower, une lanceuse d'alertes. Elle rencontre un jour un mystérieux kosovar qui lui fournit des renseignements sur un accident impliquant la population locale atteinte d'une mystérieuse infection. Elle se lance alors sur la piste de ce cartel qui va la mener aussi sur les traces de son père dont elle n'a jamais de nouvelles...
Voilà une métisse asiatique plutôt sexy que les auteurs n'hésitent pas à mettre en scène dans des tenues suggestives (robes ultra fendues et décolletées, jupes déchirées dans l'action,...) qu'on trouvera un peu vaines ou gratuites. Théophilia est une héroine tout ce qu'il y a de plus caricaturale et ce n'est pas le scénario qui vous bouleversera par son originalité. Les rebondissements et hasards sont trop téléphonés. Graphiquement, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé non plus. J'ai trouvé le trait plat et sans grand intérêt. Ce premier album se termine malgré tout sur une révélation surprenante qui ne manque pas de déstabiliser l'héroine et apportera peut-être un peu de sel à cette histoire. Pour ma part, je n'irais pas plus loin...
SI quelqu'un veut se faire son propre avis, je peux lui offrir mon propre album.
Titre : Théophilia Werner, tome 1
Dessinateurs : Boudjellal / Leïla Leïz
Scénariste : Adele Roost
Editeur : Soleil
Date de parution : Mars 2012
48 Pages
Prix : 10,95€
En 1893, Mary Kingsley débarque en Angola avec la ferme intention de s'enfoncer dans les terres. Son but : atteindre le mont Cameroun sur les traces de son père, grand explorateur africain dont elle conserve précieusement le journal avec elle. Sur la base de petits mensonges, elle réussit à trouver un guide qui pourtant l'abandonnera bientôt. Seule dans une jungle sauvage, encombrée de ses robes à crinolines, Mary va finir par atterir dans un village cannibale où elle va découvrir ue culture inconnue mais également l'amour....
Les éditions Glénat lancent la nouvelle collection Explora qui part sur les traces des grands explorateurs. Avec Magellan, Mary Kingsley est un des premiers titres. L'histoire d'une femme intrépide du 19ème qui part dans une aventure incroyable avait tout pour me plaire. Hélas, la déception est à la hauteur de mes attentes. Condenser la vie extraordinaire de cette femme en 56 pages est un pari difficile. Et de fait, j'ai trouvé que le portrait de cette héroine était bien trop raccourci et fort peu approfondi. L'album retrace sa première expédition africaine et Mary semble ici une femme fort inconséquente et non pas une aventurière réfléchie. Le lecteur la voit se faire arnaquer par le premier escroc venu, patauger seule dans la jungle armée de ses quelques colifichets, s'amouracher du bel africain qui lui sauve la vie et se sacrifie pour elle. Certes, l'album ne retrace que ses débuts d'aventurière mais on pouvait tout de même attendre un peu mieux d'une fille d'explorateur qui s'est nourrie des histoires de son père. Heureusement qu'un dossier de 8 pages en fin d'ouvrage vient étayer un peu plus les faits biographiques plutôt absents dans cette histoire qui finalement ne nous apprend pas grand chose sur cette grande figure féminine.
Vous l'aurez compris, j'ai trouvé que cette histoire manquait cruellement de contenu et la tournure quelque peu romantique qu'elle prend m'a franchement déçue. Où est l'illustration de l'engagement de Mary pour la tolérance ? Où est l'ode à la culture africaine ?
Tout ceci est fort dommage car graphiquement, l'album est plutôt chouette. Les décors de jungle africaine sont savamment retranscrits, les personnages sont vivants et convaincants, les couleurs rehaussent avec succès un environnement luxuriant.
Conduite sous la férule de Christian Clot, vice-président de la Société des Explorateurs Français, les auteurs semblent malheureusement être passés à côté de leur sujet, aussi riche soit-il...
Je ne désespère pas néanmoins de découvrir d'intéressants destins dans les autres titres de la collecction. A suivre... !
Titre : Mary Kingsley, la montagne des dieux
Dessinateur : Julien Telo
Scénaristes : Christian Clot / Guillaume Dorison / Esteban Mathieu
Editeur : Glénat, Explora
Date de parution : Mars 2012
56 Pages
Prix : 14,50€
Rani, tome 1 :
Jolanne de Valcourt est la fille illégitime du marquis de Valcourt. Ce dernier se meurt et la guerre fait rage en cette Europe du 18ème . Soucieux de l'avenir de sa famille, il préfère confier son héritage à Jolanne, plutôt qu'à son fils légitime, Philippe, qui préfère courir les jupons et escroquer son père. Prêt à tout pour conserver ses intérêts, il n'hésite pas à tuer son père et à mettre le feu à l'étude abritant le testament, avant d'éliminer à son tour sa riche amante devenue encombrante et à tendre un pière à Jolanne, bientôt accusée de ce meurtre.
Lu il y a 2 mois, je ne retient de ma lecture qu'une histoire cousue de fil blanc ! Une héroine qui reprend tous les clichés du genre : la belle orpheline batarde naïve et sexy, spoliée par le méchant fils légitime et accessoirement libidineux qui n'hésitera pas à la violer ; le prince charmant qu'elle va embrasser tout de go et qui l'aidera dans les tomes suivants, on n'en doute pas, à se sortir de ce mauvais pas ; la scène de lesbianisme ; et j'en passe... car j'ai oublié la moitié des horreurs...
Van Hamme est certes un grand scénariste mais là, je dirais vulgairement qu'il s'est chié dessus ^^ Suivant !
Stephie vous propose un avis plus positif sur le roman.
Titre : Rani, tome 1 : Batarde
Dessinateur : Francis Vallès
Scénaristes : Jean Van Hamme / Alcante
Editeur : Le lombard
Date de parution : Novembre 2009
48 Pages
Prix : 14,45€
Il était une fois un royaume paisible où vit un roi et sa famille. Un roi qui réchauffe son lit avec la gentille Anne, une humble servante. Sauf que les gentils pioupious du village se sont mis à parler et caftent le moindre des faits à qui veut l'entendre. De fait, la reine vire illico Anne qui se retrouve à ouvrir une taverne qui bientôt sera vite fréquenté par les gens du royaume, nantis ou nobles. Anne se retrouve à gérer tout ce petit monde, le roi qui trouvera une solution pour la garder dans son lit, les princes délurés censés être au lit, les commères de la ville et enfin, le forgeron qui est tombé littéralement amoureux d'elle.
Voilà un univers en apparence banal ce qu'il n'est pourtant pas, compte tenu du caractère totalement improbable de ces oiseaux qui parlent. Un fait incroyable qui ne semble pas perturber grand monde sauf que ces affreux volatiles, spectateurs de tous les faits et gestes de la ville et volontiers moqueurs, n'hésitent pas à balancer les petits secrets de chacun à travers la ville, perturbant ainsi la vie de chacun. Si le scénario ne bouleverse pas par son audace, c'est ici le rire et l'humour qui est prébicisté dans cette série. Et l'humour, comme le chacun le sait est très personnel. Visiblement, celui mis en avant dans Le royaume ne correspond pas à celui qui est le mien. Je n'ai pas (sou)ri une seule fois à ma lecture. Si j'ai apprécié l'intervention moqueuse des oiseaux, les autres gags m'ont laissés de marbre et j'ai trouvé le scénario franchement court. Le dessin ne m'a pas beaucoup plus emballé : des traits simples, des décors peu travaillés. En bref, un humour décalé qui ne m'a pas parlé mais qui sera peut-être le vôtre.
Titre : Le royaume, tome 1
Auteur : Benoit Feroumont
Editeur : Dupuis
Date de parution : Septembre 2009
47 Pages
Prix : 10,60€