Lucia et sa maman emmenage dans leur nouvel appartement italien sous le regard curieux de Piero, voisin habitant l'immeuble d'en face. En compagnie de Nicola, son inséparable ami, il grandit avec insouciance et se prend à rêver à sa belle voisine. Timide et réservé, il finit par la séduire malgré la rivalité amicale de Nicola, plus séducteur.
Quelques années plus tard, nous retrouvons Lucia à Oslo où elle est étudiante. Elle a quitté Piero et se remet difficilement de sa rupture en tombant dans les bras de Sven, le fils de sa logeuse. De son côté, Piero est parti faire des fouilles archéologiques en Egypte. Alors que Lucia tombe enceinte, PIero apprend qu'il va devenir père. Les années ont passées mais ni l'un ni l'autre n'ont oubliés leur premier amour.
Cinq mille kilomètres par seconde est clairement une histoire d'amour. De ces amours qu'on n'oublie pas, de ceux qui vous marquent à vie et perdurent à travers le temps.
Piero et Lucia se sont rencontrés, se sont aimés quelques mois (années ?). Ils se sont séparés pour une raison que l'on ignore. Et ils ont chacun continué leur route. Le destin les réunira encore mais pour combien de temps ?
Voilà une histoire d'amour ratée puis impossible qui avait tout pour me plaire. Mais c'est la déception qui a été au rendez-vous...
L'auteur dresse par petites touches le récit de vie de ces 3 personnages. Les séquences sont parcellaires et de nombreuses ellipses emmaillent le texte. Très subtile, la narration reste très simple et rentre peu finalement dans l'intimité des personnages. On suit nos 3 personnages à différentes époques et on constate qu'ils n'ont rien oubliés de ce premier amour. Ils se sont aimés, perdus puis retrouvés. Mais l'adolescence est loin et il est difficile de revenir en arrière.
Je m'attendais à une histoire de premier amour qui m'emporte par la force des sentiments et des émotions. Mais j'y suis restée complètement extérieure. Je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages. Je n'ai pas vibré à leur côté. Au final, au risque de choquer ses autres lecteurs, j'ai trouvé cette histoire franchement quelconque et plate... Adepte des non-dits et de toute subtilité qui nécessite observation, je n'ai pourtant pas su déceler ici le sel et la subtilité de cette histoire.
J'attendais, qu'à cette histoire universelle qu'on a tous plus ou moins connu, un supplément d'âme qui n'est pas venu. L'ambiance de cette histoire est bien évidemment nostalgique et offre même une vision quelque peu triste et désabusée de l'amour et du couple. Celà ne m'a posé aucun problème mais a, d'une certaine manière, accentué la froideur qui ressort de cet album.
Et ce n'est, hélas pas, le beau dessin de Manuele Fior qui a pu me faire modifier mon impression.
Le dessin fait à l'aquarelle s'étend dans unne palette bien particulière de couleurs acidulées : de jaune, de vert qui m'a paru cependant un poil en décalage avec l'aspect désabusé et nostalgique de l'album. Néanmoins, j'ai appréciée plus particulièrement les magnifiques paysages reflétant parfaitement une Italie estivale, une Norvège glaciale et un désert brûlant.
Cinq mille kilomètres par seconde est un album sur l'amour mais pas que. Il évoque aussi le hasard et les circonstances de la vie qui fait que l'on ne se rencontre pas toujours au bon moment. Il parle des choix de vies que nous faisons et qui conditionnent tout le reste de notre existence. Il évoque le temps qui passe et les regrets liés au passé, les erreurs que nous faisons tous. Un propos universel donc où chacun devrait se retrouver. Mais pour moi, la magie n'a pas du tout fonctionnée et c'est amertume que je constate une rencontre ratée avec cet album qui a su faire vibrer les autres lecteurs.
Et d'autant plus amère que l'album a reçu le prix Fauve d'Or du meilleur album au festival d'Angoulême 2011. Peut-être faudrait-il que je la relise un peu plus tard.
Peut-être saurez-vous y déceler plus de qualités que je n'en ai su trouver...
Les autres avis, tous séduits :
Mo' - Yvan - Lunch et Badelel - Hélène - KBD - Cécile - Kactuss -
Cinq mille kilomètres par seconde
Dessinateur / Scénariste : Manuele FIOR
Editions Atrabile
janvier 2010 - 144 pages - 19€
Challenge PAL sèches chez Mo'
Prix Fauve d'or 2011