Guillaume Bouzard s'est réveillé un matin avec un super pouvoir. C'est en s'énervant sur un agriculteur peu aimable qu'il a découvert que son bras pouvait muter en un mégabras herculéen, sous la force de la colère. Un super pouvoir, c'est chouette. A l'image de Superman ou de Batman, Guillaume décide donc de devenir un super héros. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand on ne contrôle pas son super-pouvoir.
Comme dans ses autobiography précédentes, Bouzard reprend son propre personnage de gars un peu médiocre, empêtré dans son quotidien.
Ici, plein de bonne volonté, il décide de défendre les citoyens contre les gros (petits ?) méchants, comme ce pauvre jeune qui demande quelques euros sous un prétexte de prendre un train, pris pour un amateur de tournantes. La bonne volonté, ça ne suffit pas. Et ça peut se retourner contre vous. ça peut vous mettre en colère et tout peut partir en cacahuètes. Parce que le problème de Guillaume, c'est que son pouvoir ne marche que sous le coup de sa colère qu'il ne contrôle pas. Guillaume décide alors de se trouver un fidèle acolyte, son ami David, chargé de le rendre énervé au bon moment, comme en laissant tomber une tartine de confiture sur ses disques préférés. Mais bientôt, Mégabras va découvrir que son pouvoir a une contrepartie. Qui exacerbe ses désirs sexuels. Et que tout de même un super-héros qui fantasme sur les sous-vêtements de la mère de son meilleur pote, ça ne le fait pas du tout. Et puis les choses vont se compliquer encore plus quand le célèbre super-héros "aspic du marais poitevin" vient l'inviter à séjourner dans une école de super-héros. Il ignore encore que tout cela va le mener dans un vrai nid de guêpes...
Mégabras est l'aventure totalement barrée de ce super-héros improbable qu'est Guillaume Bouzard, affublé de ce bras super-puissant qu'il peinera à maîtriser. Bouzard, l'auteur, s'est beaucoup amusé dans cette histoire (et le lecteur aussi !) dans laquelle il reprend les codes des super-héros : découverte du pouvoir, appropriation de ce dernier, défense de la veuve et de l'orphelin. Sauf que l'auteur fait côtoyer le tout avec le quotidien basique de notre anti-héros et nous offre une succession de gags et de chutes comiques du meilleur effet. On pourra y découvrir des personnages de super-héros tous plus ridicules les uns que les autres : le frelon asiatique dont tout le monde écorche le nom (frolon), Super ginglin qui se transforme en nain sodomite, le caméléon qui se fond dans le décor aussi bien que vous et moi, etc...
Vous l'aurez compris, on ne se prend pas au sérieux ici. Pour autant, le dessin n'est pas à mettre de côté et l'auteur signe d'un trait efficace et soigné une narration dynamique et ponctué de multiples rebondissements.
Bref, on se marre à la lecture de cet album jouissif et on ne peut qu'en redemander ! Amateurs d'humour, jetez-vous dessus !
D'autres avis :
David F. -
Titre : Mégabras
Auteur : Guillaume Bouzard
Éditeur : Fluide Glacial
Parution : 29 août 2012
64 pages
Prix : 14€