1 septembre 2009
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Nous sommes dans un univers apocalyptique où tout a été brûlé, où les animaux et les végétaux ont disparus.
Un monde où il ne reste rien : les maisons pillés et calcinés, les routes recouvertes de cendres et fissurées, encombrées d'antiques automobiles rouillées, des carcasses humaines désséchées comme du cuir.
Un monde où il ne reste rien ou presque : quelques survivants tentent de satisfaire leurs besoins primaires, manger, dormir,survivre et échapper aux "méchants" qui emprisonnent les plus faibles et se nourissent de leur chair....
Et dans ce monde de l'enfer, nous allons suivre un père et son fils. Munis d'un caddie qui contient leurs maigres possessions, ils marchent. Vers le Sud. Vers la mer. Vers l'Espoir, peut-être.
Nous ne saurons pas leur nom mais des bribes du passé éclateront dans l'esprit du père, souvenirs de jours heureux. L'enfant, innocent, est le moteur du père, de leur survie.
Vision cauchemardesque du monde, le roman raconte une humanité en cours de disparition, où tout retourne à la bestialité des origines. Un monde où seul l'amour empêche les dernières extrémités et le glissement dans une barbarie totale, où les valeurs de la filiation sont plus importantes que l'avidité de posséder.
La contruction est légère, la phrase et les mots sont simples mais porteurs d'une telle force qu'on ne ressort pas de cette lecture sans émotions.
Pourquoi survivre quand la mort nous attend et que le monde s'éteint ?
Difficile de parler d'un livre dont on a tant parlé... Mais lisez-le, vous comprendrez...
« Il faut que tu portes le feu.
Je ne sais pas comment faire.
Si, tu sais.
Il existe pour de vrai ? Le feu ?
Oui, pour de vrai.
Où est-il ?
Je ne sais pas où il est.
Si, tu le sais. Il est au fond de toi. Il y a toujours été. Je le vois. »
<<Dans une poche de son sac à dos il avait trouvé un ultime demi-paquet de cacao et il en prépara une tasse pour le petit puis il versa de l'eau chaude dans sa tasse à lui et souffla sur le bord.
Tu avais promis de ne pas faire ça, dit le petit.
De ne pas faire quoi ?
Tu sais bien quoi, Papa.
Il reversa l'eau chaude dans la casserole et prit la tasse du petit et versa un peu de cacao dans la sienne et lui rendit sa tasse.
Il faut que je te surveille tout le temps, dit le petit.
Je sais.
Si tu manques aux petites promesses tu manqueras aux grandes, c'est ce que tu as dit.
Je sais. Mais je tiendrai parole. >>
<<Il mit longtemps à s'endormir. Au bout d'un moment il se tourna et regarda l'homme. Dans la faible lueur son visage marqué des stries noires de la pluie pareil au visage d'un comédien du monde anti- que. Je peux te demander quelque chose? dit-il.
Oui. Évidemment.
Est-ce qu'on va mourir?
Un jour. Pas maintenant.
Et on va toujours vers le sud.
Oui.
Pour avoir chaud. Oui.
D'accord
D'accord pour quoi?
Pour rien. Juste d'accord.
Dors maintenant.
D’accord
Je vais souffler la lampe. D'accord?
Oui. D'accord.
Et plus tard dans l'obscurité: Je peux te demander quelque chose?
Oui. Evidemment
Tu ferais quoi si je mourais?
Si tu mourais je voudrais mourir aussi.
Pour pouvoir être avec moi?
Oui. Pour pouvoir être avec toi
D'accord. >>
Note : *****
Editions de l'Olivier - 21€
Editions Points Seuil - 6,80€
Prix Pulitzer 2007