Auteur : Wander Antunès
Dessinateur : Jaime Martin
Editeur : Dupuis, Aire Libre
Date de parution : Mars 2010
Prix : 15,50 Euros
ISBN : 9782800146898
One-shot - 80 pages
Note : 4 / 5
Etats-unis. Tom est un vagabond, un hobo qui se déplace clandestinement à bord des trains. Comme de nombreux autres avec lui, il a tout perdu avec la crise de 1929 : sa maison et sa femme qui n'a pas supporté leur ruine. Désormais, il vit de petits boulots ici et là, selon le travail qu'il trouve au cours de son chemin.
Mais Tom est un homme bon et il n'hésite pas à proposer son aide, quitte à devoir chercher dans toute le pays un jeune garçon en fugue, croisé précedemment sur sa route !
"Toute la poussière du chemin" est une histoire assez dure qui nous plonge dans la tourmente du krach financier qui a jeté à la rue bon nombre de famille. Les vagabonds prolifèrent, la police les poursuit sans état d'âme, les enferme sous le moindre prétexte ou les tue comme des cafards, les enfants orphelins mendient et se cherchent une nouvelle famille, les pères de famille sont réduits à voler pour nourrir leurs enfants, les veuves sont violées,...
Bref la vie est dure, très dure.
Là dessus, vous pouvez rajouter un racisme plus qu'apparent : les noirs sont pendus, on les accuse pour la moindre raison (un retard, ...) et on les utilise pour mieux camoufler les travers des blancs.
Au milieu de tout ça, Tom suit son chemin. Il a, lui aussi, sa croix à porter et il cherche inconsciemment le pardon. A travers sa quête d'un jeune fugueur, c'est sa propre route qu'il cherche. Et c'est avec joie qu'on verra ce personnage attachant trouver la lumière et un sens à sa vie.
Le dessin aux traits épais, les couleurs légères, permettent à cet album de ne pas tomber dans une noirceur absolue.
Ce road-movie poussiereux, qui m'a rappelé l'ambiance de "des souris et des hommes", entraine le lecteur dans une société américaine faite de haine, d'injustice et de misère humaine et sociale que seule l'humanité de Tom sauve du marasme.
Il n'y a qu'un pas à faire (que je franchis allègrement) pour penser que seul la bonté et l'amour sauveront le monde... (oui je sais, vu comme ça, ça a un coté bisnounours )