29 novembre 2009
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L'auteur de ce petit conte, Velma Wallis, est originaire d'une des tribu Athabaskans d'Alaska. Elevée dans les traditions de son peuple, en compagnie de ses 12 frères et soeurs, elle a étudié dans une université d'état. Oscillant entre tradition et modernité, Velma souhaitait transmettre une légende que lui contait sa mère. Elle rencontra de nombreuses difficultés pour la publication de son roman. Inconnue et dépeignant les peuples Athabaskans de façon réaliste et presque peu flatteuse, elle finit par réussir à le publier grace au soutien et à la souscription de nombreuses personnes.
Ce récit, malgré sa dureté, est pourtant un bel hommage à son peuple.
Lors d'un hiver particulièrement rigoureux, une tribu nomade d'Alaska se meurt de faim. Il n'y a plus de nourriture, la chasse est infructueuse et les membres du clan s'affaiblissent peu à peu alors qu'ils doivent migrer vers des contrées moins difficiles. Les tensions sont exacerbées et le chef de clan doit prendre une décision : abandonner les 2 plus vieilles, Ch'idzigyaak et Sa', charges inutiles qui ne font que se plaindre. Le choix est difficile mais personne ne se rebiffe, même la famille des 2 femmes en question.
Les deux amies se retrouveront donc seules avec leur tente, leurs peaux de moutons et une hachette laissée par le petit-fils de l'une. Après la colère et le découragement, elles décident de se battre et tout du moins d'essayer de survivre dans ce contexte hostile.
"Mourrons en essayant".
C'est alors qu'elles se souviennent de leur jeunesse, de leurs techniques d'autrefois et d'un ancien camp qui peut-être les abritera et les sauvera.
A travers leur parcours, on découvrira la vie en Alaska et ses traditions : la chasse, la pêche, les techniques de survie , l'établissement d'un camp, ... Elles nous raconteront leur jeunesse et leurs parcours jusqu'à cette tribu qui les accueillit, d'autres famines et d'autres abandons de vieilles femmes.
On est totalement immergé dans une vie dépendante du froid et de la nature. L'humain doit apprendre à s'autosuffire et à moduler ses besoins selon ce que la nature lui donne. Un conseil à méditer dans nos sociétés actuelles...
Mais plus qu'une découverte de contrées inconnues, ce récit se veut une superbe leçon de vie.
Les "vieux" dont on veut se débarrasser sont riches d'une culture et d'une expérience que l'on ignore trop souvent. Ils ne sont pas si inutiles que ça et ont beaucoup à nous apprendre. Et parrallèllement, il nous est signifié aussi que ces derniers ne doivent pas se complaire dans un assistanat qui les diminue et continuer
à oeuvrer pour la communauté tant que cela leur est possible. Ch'idzigyaak et Sa' reconnaitront qu'à force de se plaindre de petits maux et de jouer à la vieille inutile, elles sont en partie responsables de leur abandon.
" Deux vieilles femmes. Toujours à se plaindre, jamais contentes. Nous nous plaignions de la disette et parlions du bon temps de jadis, alors qu'il n'était pas meilleur. Nous nous croyions bien vieilles. Et maintenant, parce que nous avons passés tant d'années à convaincre les jeunes que nous étions impuissantes, ils ont fini par croire que nous ne servions plus à rien dans ce monde."
Cette réflexion sur la place des anciens s'accompagnera d'une leçon de courage et de volonté qui met en avant l'entraide.
L'écriture est simple et sans fioritures, à l'image de ces contrées immaculées où on se doit d'aller à l'essentiel.
De plus, une introduction et pluseurs postfaces vous expliquent un peu plus le contexte de cette histoire.
Un petit conte universel à ne pas laisser passer !
Note : ****
D'autres avis sur Livraddict : ici !
Editions JC Lattès - 12€
Je remercie Livraddict et les Editions Lattès pour cette heureuse découverte !
Edit du 30 Novembre :
Et bien, je me dit que ce petit conte est parfait pour voyager !
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