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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 21:50


temps suspendu 1

 

 

 

 

Auteur : Valeria Parella

 Editeur : Seuil

Date de parution : Avril 2010
Prix : 16,50 Euros

 ISBN : 9782020985000

154 pages

 

 

Note : 3 / 5

 

 

 

 

 

 

Maria a 42 ans et elle est enceinte. Un choix tardif, un père qui n'assume pas et une petite fille qui arrivera trop vite. Irène est prématurée et va devoir vivre en couveuse, relié à la mécanique médicale, luttant entre la vie et la mort. 

Sa mère, seule et plongée dans l'attente et l'incertitude, nous confie alors des bribes de sa vie, de son travail et de l'insupportable attente.

 

temps-suspendu-2.JPG

Dans ce texte touchant, l'auteur nous entraine dans le quotidien des mères de prématurés. On vit avec Maria les visites quotidiennes à l'hopital, le manque de compassion des médecins qui n'osent se prononcer, le soutien mutuel entre mères, les amis qu'on n'osent plus appeler car la situation n'évolue pas, et surtout l'incertitude quant à l'avenir de la petite Irène.

Une incertitude qui rend folle, qui empêche de penser, de travailler, qui exige des réponses même négatives, des statistiques, qui ne viennent pas.

 

Maria va vivre pendant 2 mois dans une sorte d'état intermédiaire, un temps suspendu, à attendre la deuxième naissance de sa fille. On sent qu'elle n'ose pas s'attacher encore à ce petit être qui peut disparaitre du jour au lendemain, à ce bébé qu'elle n'a pourtant pas encore serré dans ces bras.

 

 

La construction du roman évoque à elle-seule ce refus de s'impliquer trop. L'ambiance cottonneuse de ce roman ne tombe pas dans le voyeurisme ou le larmoyant. L'auteur sait ouvrir des espaces plus légers dans sa narration. Au lieu de s'enfoncer trop dans ses sentiments difficiles, Maria fuit la douleur en se remémorant son passé, son enfance. Elle évoque son travail de professeur en formation continue, ses relations amicales avec ses étudiants : des immigrés, des travailleurs en marge qui cherchent tous à rebondir et qui, à leur façon, vont symboliser un autre genre de combat. Ils auront en commun la même envie de s'en sortir et de trouver leur place.

 

Même s'il a manqué du petit truc qui fait la différence, "Le temps suspendu" est un doux récit mélancolique et pudique d'une belle plume en devenir.



  " Si les yeux coulaient, c'était à cause de cette tension oculaire de cabinet des merveilles. Et nous là-dedans, nous étions des expériences de médecins sorciers, des mains entrant par les hublots pour ramener à la vie ce dont nous avions accouché. Nous étions prisonnières d'un ghetto et aucune de nous ne possédait le mot à introduire dans la bouche de son golem. "

 

 

 

Les avis de Théoma, Kathel, Mango, Amanda, Cathulu, Aifelle, Sylire, ...

 

 

 

Merci à Suzanne !

chez-les-filles.jpg

 

 

( illustration : peinture d'Hammershoi)


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commentaires

M
<br /> <br /> Un beau roman sans doute... mais difficile visiblement !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Non non pas si difficile qu'il n'en a l'air, au contraire ! Pas du tout plombant, il arrive à évoquer ce moment difficile avec "légereté", ce qui a fait dire à certaines qu'il y avait trop de<br /> distance. Pour ma part, je la comprends tout à fait.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Comme c'est bien dit !<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> euh... merci ! <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> j'ai trouvé cette femme trop  détachée... et je n'ai pas compris son attitude.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je pense qu'elle se défend de s'attacher pour mieux se protéger. Comment créer un lien avec un être qui peut mourir d'une heure à l'autre ? C'est très difficile aussi de se sentir mère lorsque tu<br /> ne peux effectuer les gestes qui te le font devenir : toucher ton bébé, le laver, le prendre dans tes bras, le nourrir. Elle peut juste le regarder dans sa couveuse. J'ai trouvé au contraire<br /> qu'elle exprimait bien cette période de flottement et d'attente.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Youhouuuuuuuuuu t'es sûre que tu as bien lu mon billet de ce soir? Ah oui? Ah ben non je crois pas <br /> <br /> <br /> Je veux bien que tu me l'envoies cela dit mais pas maintenant, faut d'abord que je fasse diminuer ma PAL à 199...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Euh... qu'est ce que j'ai dit ? Qu'est-ce que j'ai raté ?? <br /> <br /> <br /> Euh tu es une future pépinieriste qui achète ses livres a des prix de gros chez un bouquiniste qui cherche à te draguer en te mettant des livres de côté ? J'ai bon ? <br /> <br /> <br /> j'ai regardé la vidéo, après coup : super bien foutu ! Il a l'air chouette du coup ce fameux carnet !<br /> <br /> <br /> 199...hum... le seuil psychologique ! bon je compatis ! et t'en es à combien là ? En tout cas, fais moi signe quand tu le voudras et pas dans 6 mois tout de même, j'aimerais bien désencombrer mes<br /> étagères :)<br /> <br /> <br /> A demain par mail ;) (ben voui, j'ai travaillé moi aujourd'hui...)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Nos ressentis sur ce livre sont très proches.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Ah mince j'ai raté ton billet pour mes liens ! je le rajoute !<br /> <br /> <br /> Oui en effet, je trouve que le fond n'est pas assez étoffé comme tu le dis. Mais j'ai réussi à me projeter dans l'angoisse de cette mère assez touchant malgré tout.<br /> <br /> <br /> <br />

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